Ruptures d’amoxicilline : le ton monte après la « maladresse » du ministre de la Santé

Le 3 octobre dernier sur France Inter, Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, avait reproché aux grosses pharmacies de faire des surstocks sur l’amoxicilline et avait annoncé qu’il avait « pris la décision de redonner à ceux qui font la répartition la responsabilité que toutes les pharmacies, y compris les plus petites, aient accès à ces stocks. » « Comme beaucoup, j’ai été passablement irrité par la maladresse du ministre, a confié Philippe Besset. Affirmer que de grosses méchantes officines stockaient des médicaments et annoncer qu’il allait tout faire que pour les gentilles petites pharmacies soient approvisionnées me paraît une manière un peu caricaturale de présenter les choses. Ce sujet extrêmement sérieux mérite d’avoir des explications beaucoup plus claires. » Après avoir rappelé que les syndicats de pharmaciens ont entamé des travaux avec l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour essayer de limiter les ruptures, Philippe Besset est revenu sur l’exemple de l’amoxicilline 500 en sirop. « Les experts de l’agence du médicament ont déterminé trois zones : une zone verte qui représente plus de sept jours de stocks, une zone orange comprise entre trois et sept jours, et une zone rouge pour moins de trois jours, a-t-il expliqué. Il ressort des statistiques que les officines françaises sont en moyenne dans la zone verte. Mais que lorsque l’on regarde dans le détail, pharmacie par pharmacie, 60 % sont dans la zone rouge et un peu plus de 20 % dans la zone verte, mais avec plus de 25 jours de stocks. C’est donc probablement cela que dénonçait le ministre. »  

Les pharmaciens sont des gens sérieux et responsables

Philippe Besset a ensuite tenu ensuite à rappeler certaines vérités. « Personne ne nous a jamais dit que ce n’était pas bien de constituer des stocks. Lorsqu’on se souvient de l’épisode précédent, on nous avait même demandé de tout faire pour constituer des stocks et éviter les ruptures. Les pharmaciens sont des gens sérieux et responsables. Si l’on nous communique des informations claires, en nous expliquant qu’idéalement nous devrions avoir sept jours de stock sur l’amoxicilline 500 en sirop, mais pas plus de 20 ou 30, nous relaierons l’information. J’ai donc un peu haussé le ton et nous avons rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Santé jeudi prochain pour faire le point sur ce sujet », a conclu Philippe Besset.