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- L’interdiction aux homosexuels est maintenue
Marisol Touraine a annoncé, le 10 avril, une modification prochaine du questionnaire remis aux donneurs de sang avant un don. Interrogée sur l’interdiction qui empêche les hommes homosexuels de donner leur sang en France, la ministre de la Santé a déclaré que le questionnaire devrait évoluer d’une interdiction permanente pour les hommes ayant eu des rapports homosexuels vers une appréciation d’un risque individuel de contamination, au cas par cas. Ce qui répond à un amendement voté le 3 avril à l’Assemblée nationale, qui stipule que « nul ne peut être exclu du don de sang en raison de son orientation sexuelle ». Ce nouveau questionnaire devrait être disponible rapidement, « une question de semaines ou de mois » selon la ministre. Il permettrait aux homosexuels de donner leur sang, tout en garantissant la sécurité des receveurs. Marisol Touraine a toutefois précisé qu’elle attendait les recommandations des experts sur une nouvelle définition des comportements à risque, conformément aux recommandations émises par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dans son avis du 31 mars. Le CCNE préconise que les contre-indications actuelles soient maintenues dans l’attente de nouvelles recherches et études permettant de garantir que leur modification n’entraînera pas un risque accru de contamination pour les patients.
Une mesure discriminatoire
En France, il existe deux contre-indications permanentes au don de sang. Elles concernent les hommes déclarant avoir eu un ou plusieurs rapports homosexuels au cours de leur existence (arrêté du 12 janvier 2009) et les personnes affirmant avoir utilisé des drogues ou des substances dopantes par voie parentérale. Ces contre-indications sont dites permanentes car elles sont maintenues quelles que soient l’ancienneté et la fréquence de ces pratiques. Alors qu’une personne hétérosexuelle n’est soumise qu’à une contre-indication temporaire, et doit laisser passer quatre mois après un rapport sexuel à risque avant de pouvoir donner son sang (plusieurs partenaires par exemple).
Cette distinction repose sur une prévalence du VIH plus importante dans la population homosexuelle masculine, et donc un risque plus grand d’être contaminé pour les donneurs homosexuels. Les opposants à cette législation estiment qu’elle stigmatise les homosexuels en les assimilant à la séropositivité. Ils relèvent que les homosexuels n’ont pas tous les mêmes pratiques. Et considèrent qu’un homosexuel abstinent ou en couple stable ne présente pas plus de risques qu’un hétérosexuel. Ils demandent ainsi une évolution vers une contre-indication relative, à l’égal des hétérosexuels, comme cela s’est fait dans d’autres pays (Suède, Grande-Bretagne, Aus t ral ie, Canada…), avec un délai d’abstinence déclaré avant de pouvoir faire un don. « Personne ne doit être interdit simplement parce qu’il est homosexuel et, dans le même temps, nous devons garantir la sécurité absolue de ceux qui reçoivent du sang », affirme Marisol Touraine. Devant cette double injonction, tous les ministres précédents qui ont évoqué une contre-indication temporaire ont fini par renoncer. Affaire à suivre.
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