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Le bruxisme
Dénomination médicale peu connue, le bruxisme désigne le fait de serrer ou de grincer les dents de façon involontaire. La prise en charge devient nécessaire lorsqu’il endommage les structures dentaires, provoque des algies ou détériore le sommeil.
Qu’est-ce que c’est ?
Le bruxisme désigne des mouvements des mâchoires et des dents effectués de façon répétitive, involontaire et inconsciente. Ces mouvements n’ayant aucun but fonctionnel, on parle de « parafonction » orale. Il toucherait de 6 à 20 % des adultes et jusqu’à 30 % des enfants entre 7 et 11 ans, période de la mise en place de la denture définitive.
Quels sont les types ?
Il n’y a pas une seule mais plusieurs façons de bruxer, distinguées par le type de manifestation et le moment de survenue.
Le type de mouvements
→ Le bruxisme est dit « centré » ou « serrement de dents » lors de contractions prolongées et intenses de la mâchoire sans déplacement.
→ Le bruxisme est dit « excentré » ou « grincements de dents » en cas de mouvements rythmiques de la mandibule.
Dans la réalité, le bruxisme est le plus souvent « mixte » avec les deux types qui coexistent.
Le moment d’apparition
→ Le bruxisme de l’éveil, pendant les heures où la personne est consciente, se traduit essentiellement par des serrements silencieux, le plus souvent inaperçus par le patient.
→ Le bruxisme « du sommeil » se manifeste majoritairement par des grincements lors des phases de sommeil léger, associés à des phases de micro-éveil sans retour à la conscience, avec réactivation brève du cerveau, du rythme cardiaque et du tonus musculaire.
Quelles sont les causes ?
L’étiologie exacte du bruxisme demeure inconnue et probablement multifactorielle, mais les facteurs centraux avec mise en jeu de divers neurotransmetteurs soumis aux influences émotionnelles (stress, anxiété) sont aujourd’hui privilégiés pour expliquer ce dysfonctionnement de l’activité motrice. Des facteurs périphériques comme une anomalie de l’alignement des dents peuvent également jouer un rôle.
Quels sont les signes ?
→ Parfois, le bruxiste ne présente aucun autre signe que les mouvements anormaux, le plus souvent non perçus par le sujet lui-même, mais par l’entourage en raison de la gêne phonique des grincements.
→ Lorsque les contractions ou les forces exercées sont importantes, des répercussions peuvent néanmoins être visibles :
→ usure anormale des dents, qui présentent des facettes d’abrasion ;
→ douleurs ou raideurs des muscles masséters (voir lexique), temporaux, du cou voire du dos, le plus souvent au réveil ;
→ douleurs dentaires au réveil ;
→ mâchoire qui craque, qui est déviée et/ou limitée dans son ouverture ;
→ autres : céphalées, fatigue physique matinale, sensation de sommeil non réparateur.
Quelles sont les complications ?
Outre les signes physiques et les possibles répercussions sur la qualité du sommeil, le bruxisme, dans sa forme excessive, peut conduire à des complications dentaires pouvant nécessiter des prothèses : usures sévères, cassures, fêlures, déchaussements, fractures…
Qu’est-ce qui le favorise ?
En plus de l’anxiété et des traits de personnalité, certaines pathologies pourraient favoriser le bruxisme. Il s’agit notamment des troubles neurologiques (maladie de Parkinson, épilepsie…) ou du syndrome d’apnée du sommeil.
La consommation de tabac, d’alcool, de caféine ou la prise de certains traitements tels que lévodopa, neuroleptiques, antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont également mis en cause.
Comment faire le diagnostic ?
Le plus souvent, le patient consulte lorsqu’il détecte des usures dentaires en facette.
Des échelles qui s’appuient sur des critères cliniques permettent de déterminer le stade de bruxisme, de léger à sévère.
Quelle est la prise en charge ?
À quel moment ?
• Une prise en charge n’est envisagée que lorsque le bruxisme endommage les structures dentaires, l’appareil manducateur (arcades dentaires de la mandibule et des maxillaires, langue et palais) ou s’il est à l’origine d’algies crânio-cervico-faciales.
• Elle est individualisée selon le type de bruxisme et sa sévérité et fait intervenir, en fonction des cas, plusieurs spécialistes : dentiste, psychothérapeute, spécialiste du sommeil…
De quelles façons ?
On distingue trois approches.
• Psychocomportementale : elle est envisagée en premier lieu et adaptée aux facteurs personnels aggravants. Elle s’appuie sur des conseils d’hygiène de vie (limitation des excitants…), des thérapeutiques cognitivo-comportementales, dont les techniques de relaxation, une rééducation des postures et, si besoin, une prise en charge psychologique.
• Odontologique : avec le port, lors du sommeil ou de situations stressantes, de gouttières en résine ou « orthèses interocclusales » (voir photo). Celles-ci sont destinées à protéger les dents en diminuant les contraintes sur les articulations. Et reconstruction partielle ou globale des structures dentaires endommagées par prothèses.
• Pharmacologique : bien que leur utilité ne soit pas démontrée de façon significative dans les études, certains traitements peuvent être essayés comme les agonistes de la dopamine, les benzodiazépines dans les phases aiguës, certains antidépresseurs, les bêta-bloquants…
Employées dans certains cas sévères, les injections de toxine botulique permettent un effet transitoire relaxant sur les muscles de la mâchoire (voir encadré).
La toxine botulique est parfois utilisée
Substance naturelle sécrétée par le Clostridium botulinum, la toxine botulique a une action myorelaxante en bloquant la jonction neuromusculaire. Elle peut être indiquée dans certains cas de dystonies sévères pour bloquer la contraction des muscles de la mâchoire. Elle est injectée par voie intramusculaire par un médecin en service hospitalier, le plus souvent dans les muscles masséters. Son effet, transitoire, est généralement obtenu après une première dose, parfois renouvelée quelques mois plus tard.
Sources : Dossier spécial bruxisme coordonné par Jean-François Laluque, Alpha Omega News n° 129, novembre 2009 ; Le bruxisme, les questions… des réponses , Symposium international de Bordeaux, CD-Rom Quintessence international, 2008 ; Le bruxisme du sommeil, mieux le comprendre pour mieux le prendre en charge , thèse pour l’obtention du diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire, Omarjee Reyhana, 2006 ; Mieux comprendre le bruxisme pour mieux le gérer dans les réhabilitations prothétiques , Jean-Daniel Orthlieb, www.sosds.org
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