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Sans complexe

Publié le 9 mai 2015
Par Matthieu Vandendriessche
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La Sécurité sociale, qui fête en 2015 ses 70 ans, est victime de la gourmandise française pour les acronymes, estime Marisol Touraine. Mardi 5 mai, lors d’une conférence de presse, la ministre de la Santé a lancé le coup d’envoi des manifestations organisées au long des mois pour cet anniversaire*. A cette occasion, elle a annoncé une sorte de « choc de simplification » pour que nos concitoyens se repèrent mieux dans les méandres de la Sécurité sociale. « CPAM, CARSAT, CAF, URSSAF, RSI ou MSA… on s’y perd un peu », glisse-t-elle, ajoutant que même certains de ceux qui y travaillent ne s’y retrouvent pas toujours.

La ministre ne visait pas son collègue secrétaire d’Etat au Budget. Mais, prenant la parole à son tour, Christian Eckert a reconnu, s’en excusant par avance, « la complexité des différents tuyaux entre les différentes branches » de la Sécurité sociale. « J’ai moi-même souvent beaucoup de difficultés à m’y retrouver », admet celui qui doit participer à l’élaboration du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Se serait-il risqué à cet aveu s’il se savait considéré comme incompétent ? Sûrement pas. Doit-on s’inquiéter de cette confidence ? Oui, un peu, même si d’autres travaillent pour lui. Qu’a-t-il à gagner à cela ? Pas grand-chose. Les politiques et les Français s’en plaignent mais ils savent que la complexité fait partie des règles du jeu décisionnel. Que l’on perd en transparence et en compréhension par le plus grand nombre ce qu’on gagne en analyse et en précision. Et surtout qu’il est terriblement compliqué de rendre les choses simples.

* Evènements à retrouver sur le site 70anssecuritesociale.fr

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