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L’hamamélis

Publié le 21 juin 2014
Par Chantal Ollier
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Qu’est-ce que c’est ?

• Arbuste au port de noisetier pouvant atteindre 7 mètres de hauteur, l’hamamélis, Hamamelis virginiana L., Hamamelidaceae, pousse dans les forêts d’Amérique du Nord. Il est parfois cultivé en Europe. Ses branches tortueuses à l’écorce brunâtre portent des feuilles alternes, ovales, simples, asymétriques à la base, crénelées et ondulées sur les bords, à nervures saillantes. Leur couleur verte se teinte souvent de rouge.

• La partie utilisée de l’hamamélis est constituée par les feuilles, l’écorce des branches et rameaux. L’eau distillée est obtenue par entraînement à la vapeur d’eau des feuilles et rameaux frais.

Quelle est son utilisation ?

• En Europe, l’hamamélis est traditionnellement utilisé en usage local :

– en cas de sécheresse et d’inflammations mineures de la peau (feuille, écorce, eau d’hamamélis) et des muqueuses buccales (feuille, écorce) ;

– dans le traitement symptomatique des sensations de brûlure et démangeaisons associées aux hémorroïdes (feuille, écorce) ;

– en cas de gêne oculaire (eau d’hamamélis).

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• En France, la feuille est également utilisée par voie orale en cas d’hémorroïdes, par voie orale et locale en cas d’insuffisance veineuse.

Quelle est sa composition ?

• L’hamamélis est une plante à tanins. Les tanins non hydrolysables (dérivés de la catéchine, proanthocyanes) prédominent dans la feuille (3 à 10 %) où sont présents également l’acide caféique, des flavonoïdes et une huile essentielle (0,01 à 0,5 %).

• Les tanins hydrolysables prédominent dans l’écorce (8 à 12 %) : hamamélitanin et esters de l’acide gallique. L’écorce renferme environ 0,1 % d’HE.

• L’eau d’hamamélis contient des composés volatils (phénylacétal­déhyde, oxyde de linalol) ; elle est dépourvue de tanins.

Quel est sonmode d’action ?

• La feuille et l’écorce se montrent astringentes, constrictrices veineuses, anti-inflammatoires, antibactériennes et antiradicalaires. Ces propriétés sont dues essentiellement aux tanins galliques et catéchiques. Ils ont la capacité de se lier aux protéines (astringence) : en usage local, ils imperméabilisent ainsi les couches les plus externes de la peau et des muqueuses et provoquent une vasoconstriction des petits vaisseaux superficiels. Ils limitent les pertes de fluide et protègent des agressions extérieures, facilitant la régénération des tissus. De la même façon, les tanins inhibent des virus, des bactéries et des enzymes impliqués dans l’inflammation.

• Les études montrent que l’hamamélis et l’eau d’hamamélis ont un intérêt dans l’érythème fessier, les coups de soleil, les lésions superficielles de la peau et dans les symptômes associés aux hémorroïdes.

Quelle est sa posologie ?

• Usage local :

– Inflammations mineures et sécheresse de la peau, en application plusieurs fois par jour pendant une semaine : extraits fluides de feuilles (en crème ou lotion, 5 à 10 %) ou eau d’hamamélis (5 à 30 %) peuvent être appliqués dès 6 ans; dès 12 ans, utiliser la teinture d’écorce au 1/10 (préparations de 5 à 10 %).

– Symptomatologie hémorroïdaire, chez l’adulte, durant deux semaines maximum : applications plusieurs fois par jour de teinture au 1/10 ou d’extrait fluide de feuilles (crèmes ou lotions à 5 à 10 %) ou de décoction d’écorce (compresses imprégnées d’une décoction de 5 à 10 g/250 ml jusqu’à 3 fois/jour).

• Voie orale. Insuffisance veineuse, symptomatologie hémorroïdaire : infusion de feuilles 15 mn à 10 g/l, et boire 250 à 500 ml par jour.

Quels sont ses risques ?

• L’hamamélis est déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement, faute de données suffisantes.

• Son utilisation locale est déconseillée selon indications chez les moins de 6, 12 ou 18 ans.

• Sans toxicité avérée en application locale, l’hamamélis peut provoquer des dermites allergiques de contact.

• Par voie orale, risque d’irritation de l’estomac chez les personnes sensibles en raison de sa richesse en tanins.

EMEA, www.emea.europa.eu : Community herbal monograph on Hamamelis virginiana L. folium, 12 novembre 2009 ; Community herbal monograph on Hamamelis virginiana L. Cortex, 12 novembre 2009 ; Community herbal monograph on Hamamelis virginiana L. Folium et cortex aut ramunculus destillatum, 12 novembre 2009 ; Assessment report on Hamamelis virginiana L folium, Hamamelis virginiana L. cortex, Hamamelis virginiana L. folium et cortex aut ramunculus destillatum, 12 novembre 2009. J Fleurentin, JC Hayon, Plantes médicinales, Traditions et thérapeutiques, Ed Ouest-France, 2008 ; M Wichtl, R Anton, Plantes thérapeutiques, Ed Tec et Doc, Paris, 2003.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• La feuille d’hamamélis est utilisée par voie orale en cas d’insuffisance veineuse et d’hémorroïdes.

• L’écorce et la feuille sont indiquées en usage local en cas d’hémorroïdes, de sécheresse et d’inflammations mineures de la peau et des muqueuses buccales.

• L’eau d’hamamélis est utilisée en cas de sécheresse et d’inflammation de la peau et de sécheresse oculaire.

• L’hamamélis est déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement, faute de données suffisantes.