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© L’ANSM s’explique sur les modalités de prescription et de dispensation du valproate de sodium - © D. R.
Tératogénicité du valproate : l’ANSM s’explique
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L’agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a exposé ce jeudi 28 mai lors d’un point presse les nouvelles règles de prescription et de délivrance du valproate de sodium et des dérivés (divalproate de sodium et valpromide) s’appliquant aux filles, adolescentes et femmes en âge de procréer et aux femmes enceintes.
Ces dispositions sont mises en place du fait du lien avéré entre la prise de ce traitement et la survenue de malformations congénitales et de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants nés de mères traitées pendant la grossesse.
Le risque tératogène du valproate de sodium est mentionné dans l’information sur le médicament depuis 1986, rappelle Philippe Vella, directeur de l’ANSM notamment chargé des médicaments en neurologie et psychiatrie. « Les malformations congénitales se sont précisées à plusieurs reprises depuis. Il s’agit de spina bifida et de malformations cardiaques. Ces malformations surviennent dans environ 10 % des cas, soit une fréquence de 3 à 4 fois supérieure à celle observée dans la population générale », indique-t-il.
Des retards intellectuels et physiques
Selon l’ANSM, ce n’est qu’à partir de 2006 qu’est établi un risque élevé de graves troubles neurodéveloppementaux. « Jusqu’à 30 à 40 % des enfants exposés pendant la grossesse présentent des retards dans l’acquisition de la marche et/ou de la parole, des difficultés d’élocution et de langage, des troubles de la mémoire et des capacités intellectuelles plus faibles que celles des autres enfants, indique Philippe Vella. A l’âge de 6 ans, ces enfants présentent un quotient intellectuel en moyenne 7 à 10 points inférieur à celui des enfants exposés à d’autres antiépileptiques pendant la grossesse ».
Les enfants concernés présentent en outre un risque accru d’autisme infantile (5 fois plus fréquent) et de pathologies proches de l’autisme (3 fois plus fréquent).
Avec l’appui de l’ensemble de ces données, une réévaluation européenne du rapport bénéfice/risque des médicaments à base de valproate de sodium chez la femme en âge de procréer et la femme enceinte a été initiée en octobre 2013.
Une décision européenne
« A l’issue de cette réévaluation, à laquelle la France a participé activement, l’Agence européenne du médicament (EMA) a confirmé, en décembre 2014, la nécessité de maintenir ces médicaments à la disposition de ces patientes en raison de leur caractère indispensable du fait d’intolérance ou d’échec aux autres traitements disponibles, explique Philippe Vella. Cela a conduit à un renforcement de l’information des professionnels de santé et des patientes sur ces risques, et à limiter leur prescription initiale aux médecins spécialisés dans la prise en charge de ces pathologies ».
En décembre 2014, un courrier a été adressé à l’ensemble des professionnels de santé concernés afin de les informer sur ces risques et sur ces nouvelles recommandations.
« Nous allons suivre la mise en place de ces mesures et les effets en terme de diminution des risques. Si ces mesures s’avèrent insuffisantes, nous interviendrons à nouveau », indique Dominique Martin, directeur général de l’ANSM.
En 2014, 135 000 patientes ont reçu du valproate de sodium, dont 75 000 à 80 000 étaient en âge de procréer.
Depuis leur commercialisation et jusqu’à octobre 2013, le valproate de sodium et ses dérivés a occasionné en France 368 notifications de pharmacovigilance pour malformations congénitales et 126 pour troubles neurodéveloppementaux.
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