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Le chitosan

Publié le 30 mai 2015
Par Michèle Sauvage
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Qu’est-ce-que c’est ?

• Le chitosan (ou chitosane) est un dérivé de la chitine, principal composant de la carapace des crustacés, également retrouvé dans la cuticule d’insectes et dans la structure cellulaire de champignons microscopiques.

• Dérivé désacétylé de la chitine, le chitosan est un polysaccharide linéaire composé de l’enchaînement aléatoire de D-glucosamine (unité désacétylée) et de N-acétyl-D-glucosamine (unité acétylée) liées entre elles par des liaisons de type bêta (1-4).

Quelles sontles sources ?

• A la différence de la chitine, la production naturelle de chitosan n’est observée que chez quelques micro-organismes ou insectes. Sa production est industrielle et provient de la désacétylation de chitine, effectuée soit par voie chimique, en présence de NaOH à haute température, soit par voie enzymatique.

• Il peut être également extrait et purifié à partir de sources fongiques alimentaires ou biotechnologiques telles que Agaricus bisporus ou Aspergillus niger.

• La poudre obtenue est inodore, sans saveur, de couleur blanche et pratiquement insoluble en milieu aqueux ou organique.

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Quelles sontses propriétés ?

• Le chitosan se distingue de la chitine par la proportion relative d’unités N-acétylglucosamine et glucosamine qui le composent.

• On le caractérise par son degré de désacétylation qui correspond à la quantité relative de groupements acétylés supprimés lors de sa préparation.

• Avec une désacétylation > 50 %, le composé est qualifié de chitosan et de chitine si < 50 %.

Ce paramètre, ainsi que son degré de polymérisation, a une influence sur ses propriétés physicochimiques (masse moléculaire, viscosité, solubilité…) et biologiques.

Pourquoi l’utilise-t-on ?

• Le chitosan, ainsi que la chitine, est considéré comme biocompatible, biodégradable et non toxique.

• Il est utilisé dans de très nombreux domaines dont le traitement des eaux (agent chélateur et floculant), la cosmétologie (agent hydratant, filmogène), en médecine (réparateur tissulaire, bactériostatique), ou en biotechnologie (biocapteur, nanocomposite).

• Les nombreuses applications du chitosan s’expliquent par la présence de groupements amines en C2 et de groupements hydroxyle en C3 et C6. Ces groupements amines en particulier, chargés positivement et placés de façon répétée sur la chaîne de chitosan, lui permettent de se fixer sur des surfaces chargées négativement (membranes de muqueuse, paroi de bactérie, lipides…) grâce à des liaisons hydrogène ou ioniques.

• Le chitosan aurait ainsi la propriété de fixer les graisses alimentaires, empêchant leur absorption au niveau des intestins. Il est proposé sous forme de complément alimentaire dans le but de perdre du poids ou de réduire le taux sanguin du LDL-cholestérol. Il aurait une action bénéfique sur l’insuffisance rénale. Si des essais concernant la réduction de LDL-cholestérol se sont révélés positifs sur animaux, ils n’ont pas été mis en évidence chez l’homme. Toutes ces allégations ne sont actuellement pas retenues par les autorités européennes de santé.

Quelles sont les précautions ?

• Le chitosan est déconseillé aux enfants, aux femmes enceintes ou allaitantes et aux personnes allergiques aux crustacés. La prise à long terme de fortes doses de chitosan pourrait entraver l’absorption de vitamines liposolubles (A, D, E, K), de minéraux (Zn), de substances comme les flavonoïdes ou de certains médicaments.

• Il peut provoquer des diarrhées ou des nausées.

Quelles sont les doses recommandées ?

Présenté sous forme de gélules ou de capsules, le chitosan est utilisé à des doses de 2 000 à 2 400 mg par jour en deux prises, une demi-heure avant les repas.

Sources : www.bibliomer.com ; Revue de littérature, « Chitine et chitosane », http://bit.ly/1KgJzoy ; « L’effet du chitosan sur les fonctions effectrices du neutrophile dans un nouveau modèle de régénération du cartilage », P. Simard, mémoire, Université Laval (Québec), 2008 ; « Séparation des oligomères du chitosane par chromatographie d’affinité sur ions métalliques immobilisés », F. Le Devedec, mémoire, Université du Québec, 2008 ; www.passeportsante.net ; « Chitosane », Codex œnologique international, COEI-1- CHITOS : 2009 ; « Evaluation du potentiel thérapeutique des nanocomplexes pVax-GLP-1/chitosane et de siARN-DPP4/chitosane pour le contrôle du diabète de type 2 », M. Jean, thèse, Université du Québec, 2010 ; www.ec.europa.eu ; www.eurekasante.fr.

À SAVOIR

• Le chitosan est un dérivé désacétylé de la chitine, principal composant de la carapace des crustacés.

• Les allégations de perte de poids ou de réduction du LDL-cholestérol des compléments alimentaires à base de chitosan ne sont pas retenues par les autorités de santé.

• Son utilisation est déconseillée chez les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les personnes allergiques aux crustacés.

• Il pourrait modifier l’absorption de vitamines liposolubles ou de certains médicaments.