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Le bon usage des Franco-Canadiens

Publié le 6 juin 2015
Par Marjolaine Labertonière
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Jeudi 28 mai, une manifestation a rassemblé à la faculté de pharmacie Paris-Descartes pharmaciens cliniciens canadiens et français pour un premier colloque conjoint. Parmi les différentes interventions qui se sont succédé, celle de Sonia Prot-Labarthe, pharmacienne à l’hôpital Robert-Debré (Paris), a présenté une étude qui met en évidence l’intérêt de la recherche sur les pratiques pharmaceutiques applicables également à la pharmacie d’officine. Il s’agit de l’étude PREPAFOLI réalisée en 2013 sur la compréhension et les difficultés des accompagnants face à la reconstitution et l’administration des formes orales liquides. Celle-ci a inclus les accompagnants francophones des patients arrivant aux urgences pédiatriques ou en pédiatrie générale de l’hôpital. Il leur a été attribué par tirage au sort une ordonnance type, soit Clamoxyl avec sa cuillère-mesure, soit Josacine avec sa pipette graduée en dose-poids (50 patients pour chaque spécialité). Ensuite, ils étaient reçus en entretien pour la mise en pratique. Les résultats ont mis en évidence que les hommes ont moins bien reconstitué que les femmes mais ils ont administré une dose plus juste. Il y a eu plus d’erreurs à la reconstitution de la Josacine mais plus à l’administration avec la cuillère-mesure du Clamoxyl (souvent remplie à demi-dose et non à raz), etc.

Instructif aussi de savoir ce qu’il advient du flacon entamé: versé dans l’évier ou mis à la poubelle dans 58 cas, rapporté à la pharmacie dans 40 cas. Ce que les patients font lorsqu’ils ont égaré le dispositif d’administration : utilisation d’une cuillère domestique dans 25 cas, d’un dispositif d’un autre médicament dans 12 cas…

Cette étude concrétise ce que l’on soupçonne intuitivement et rappelle qu’il est nécessaire d’adapter les conseils à la dispensation avec la nécessité d’ouvrir le conditionnement et d’expliciter toutes les étapes.

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