Déficit de la sécurité sociale : la Cour des comptes mise sur des mesures structurelles

© La COur des comptes dévoile son rapport annuel - Dr

Déficit de la sécurité sociale : la Cour des comptes mise sur des mesures structurelles

Publié le 15 septembre 2015
Par Loan Tranthimy
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« Le déficit de la sécurité sociale, bien qu’il continue à se réduire, s’inscrit toujours à un niveau élevé. Le retour à l’équilibre des comptes sociaux est reporté désormais à un terme indéterminé ». Fort de ce constat, Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes explique que l’équilibre durable des comptes sociaux est non seulement « nécessaire » mais « possible ».

Pour cela, il appelle les pouvoirs publics à mettre l’accent sur la maitrise des dépenses particulièrement au sein de l’Assurance maladie qui représente à elle seule la moitié du déficit de la Sécurité sociale.

La Cour des comptes recommande de privilégier les mesures structurelles portant notamment sur l’organisation des soins et les prises en charges par l’Assurance maladie.

Il cite alors deux leviers : l’accélération de la recomposition de l’offre des soins, encore trop centrée sur l’hôpital (37 % des dépenses de santé) et une régulation plus vigoureuse des postes de dépenses particulièrement dynamiques.

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Dans l’épais rapport, Didier Migaud note notamment que les modes d’organisation des soins de ville ont peu évolué et les inégalités d’accès à la médecine de ville demeurent fortes. « De nouvelles réorganisations s’avèrent indispensables », note la Cour qui réitère l’une de ses recommandations : celle d’instaurer un conventionnement sélectif des professionnels de santé dans les zones surdotées, y compris pour les médecins.

Quant à la régulation des postes de dépenses qui ont fortement augmenté, la Cour cite en exemple, non pas les médicaments, mais l’activité des infirmiers et celle des masseurs kinésithérapeutes qui ont engendré une hausse des dépenses de 5,7 % par an depuis 2000.

Selon le rapport, si cette progression n’est pas sans lien avec le vieillissement de la population, elle tire surtout « sa dynamique de la forte démographie de ces professions, inégalement répartie sur le territoire ».