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Tir à blanc

Publié le 26 septembre 2015
Par Matthieu Vandendriessche
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Et si, dans cette époque tourmentée, l’avenir s’écrivait sur une page blanche ? Ou même carrément sur un Livre blanc, tel que l’a rédigé et présenté mercredi dernier le syndicat UNPF.

Le réseau perd une pharmacie tous les deux jours, le syndicat veut lui apporter un nouveau souffle. Il réitère sa proposition d’instituer des honoraires à l’acte, où la rémunération serait uniquement liée à la qualité de la dispensation. Le pharmacien deviendrait davantage un clinicien, il serait aussi un champion de la santé connectée, avec l’appui des complémentaires. Un nouveau métier ? On se prend à rêver. Toujours dans les cartons de l’UNPF, l’entrée au capital des officines de tout pharmacien, qu’il exerce en laboratoire d’analyses, dans l’industrie ou la répartition. Là, pour une majorité de confrères, les écoutilles se ferment. Mais certains rêvent peut-être de ce type de bouffée d’oxygène.

Seulement ce Livre blanc n’a pas encore pris toutes ses couleurs. Comment modéliser les honoraires à l’acte ? Jusqu’où ouvrir le capital au-delà des officinaux et comment gérer les conflits d’intérêts qui se feront jour ? Le syndicat laisse les réponses à d’autres. Pendant ce temps, la FSPF, sans cesse attaquée sur la réforme de la rémunération, se defend. Et l’USPO, à l’offensive, veut toujours faire invalider la réforme. Les deux deviennent inaudibles, à force de s’affronter à coup de chiffres globaux pour appuyer leurs positions, alors que chaque pharmacien est d’abord attaché à ses propres résultats. Bien sûr, leurs discours tournent aussi sur la refonte du réseau, la coopération interprofessionnelle, les nouvelles missions. Mais, dans ce concert de grosses caisses, une petite musique, même si elle laisse des blancs, ne doit pas être inaudible.

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