Economie de l’officine : ces médicaments chers qui inquiètent de plus en plus

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Economie de l’officine : ces médicaments chers qui inquiètent de plus en plus

Publié le 26 octobre 2023
Par Laurent Lefort
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Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a souligné, lors de la conférence commune syndicats-étudiants-groupements du 25 octobre sur une mobilisation éventuelle de la profession, que le ministère de la Santé et l’Assurance maladie avaient démarré les négociations avec les médecins mais « ils ne sont pas prêts à négocier avec nous ». « Cet engagement conventionnel n’est pas une promesse en l’air, or le conseil de l’Uncam [Union nationale des caisses d’assurance maladie] n’a pas encore été saisi de l’ouverture des négociations donc elles ne débuteront pas en novembre. Ce sera au mieux en décembre », a-t-il avancé. Un point que le président de la FSPF a réévoqué le soir même lors d’un webinaire sur les enjeux économiques de l’officine. Enjeux, le mot n’est pas trop fort tant les indicateurs chiffrés appuient l’inquiétude de la profession.

Un seul exemple est particulièrement éloquent. En 2019, le chiffre d’affaires hors taxes (CA HT) moyen d’une officine ressortait à 1 715 000 euros avec une marge moyenne administrée (activités Covid-19 comprises) de 318 000 euros, soit de 19 % (données Iqvia – Caisse nationale de l’Assurance maladie), à 1 745 000 euros en 2020 (marge de 19 %, soit 325 000 euros), à 1 945 000 euros en 2021 (avec une marge montant à 20 % soit 396 000 euros), à 2 080 000 euros en 2022 (avec une marge se maintenant à 20 %, soit 409 000 euros). Et en 2023 ? Le CAHT continue de grimper pour s’établir à 2 110 000 euros (en cumul mobile annuel août 2023) mais la marge dégringole à 16 % pour s’établir à 342 000 euros. « En 2023, la marge moyenne va donc diminuer de 67 000 euros par rapport à 2022, insiste Philippe Besset qui pointe du doigt les médicaments chers, « lesquels pèsent 300 000 euros dans le chiffre d’affaires total. 300 000 euros sans marge ! Voilà ce qu’est l’officine moyenne aujourd’hui ».

A la question spontanée d’un pharmacien : « Pourquoi ne pas augmenter la marge sur les médicaments chers ? », la réponse du président de la FSPF a été sans ambages : « L’objectif de l’Assurance maladie est au contraire de diminuer la rémunération sur les médicaments chers car elle la trouve disproportionnée en regard de la rémunération allouée aux médecins pour prescrire ces mêmes médicaments. »

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