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L’HE de romarin à verbénone

Publié le 14 novembre 2015
Par Sylviane Le Craz
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Quelle est son origine ?

• L’HE de romarin à verbénone, également nommé romarin ABV, est obtenue par distillation par entraînement à la vapeur d’eau des sommités fleuries de Rosmarinus officinalis CT verbénone (Lamiacées), un arbrisseau de 1 à 2 mètres de hauteur présent autour de la Méditerranée, notamment dans la garrigue. Ses nombreux rameaux portent des feuilles épaisses et coriaces gris-vert en forme d’aiguilles dont les bords sont enroulés. Ses fleurs sont blanchâtres, lilas ou bleues.

• L’origine géographique des romarins détermine leur composition biochimique. En découle plusieurs chémotypes :

– romarin à cinéole aux propriétés anti-infectieuses au Maroc et en Tunisie,

– romarin à camphre à l’action relaxante en Provence,

– romarin à verbénone, régulateur hépatique, en Corse.

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Quelle est sa composition ?

L’HE de romarin à verbénone, incolore à jaune pâle, à l’odeur herbacée et florale, est riche en monoterpènes : alphapinène (15 à 34 %), camphène… Elle contient également du bornéol (5 à 7 %, un monoterpénol), de l’acétate de bornyle (10 %, un ester terpénique), du 1,8-cinéole (jusqu’à 15 %*, un oxyde terpénique), et surtout de la verbénone (15 à 30 %) et du camphre (1 à 15 %**), des cétones.

Quelles sont ses propriétés ?

• Anticatarrhale, mucolytique, expectorante et antivirale, voire antibactérienne, l’HE de romarin à verbénone est intéressante en cas d’infections mucopurulentes des voies respiratoires, de la sphère ORL (sinusites, otite…), ainsi que du tractus génital féminin, d’autant que la verbénone est efficace contre les candidoses.

• Par la présence de verbénone, cette HE est très souvent employée comme régénérant et protecteur hépatique, notamment en cas d’utilisation d’HE à phénols, hépatotoxiques (thym à thymol, sarriette des montagnes, origan compact, girofle…).

Quelles sont les doses efficaces ?

• En application cutanée :

– dans les infections ORL : 2 ou 3 gouttes diluées dans une huile végétale, appliquées sur la zone concernée (thorax, haut du dos…) 3 fois par jour. En diffusion atmosphérique ou en inhalations : 2 ou 3 gouttes dans un bol d’eau chaude ;

– comme régulateur du système nerveux : 3 gouttes en massage sur le plexus solaire diluées dans une huile végétale, à renouveler au besoin.

• Par voie orale, pour toute indication : 2 gouttes d’HE, 3 fois par jour sur un support neutre (miel, sucre de canne, huile végétale).

Quels sont ses risques ?

• L’HE de romarin à verbénone contient des cétones potentiellement neurotoxiques et abortifs. Même s’il ne s’agit pas des cétones les plus toxiques, il est préférable de ne pas l’utiliser pendant la grossesse et l’allaitement chez les sujets épileptiques et chez les nourrissons de moins de 30 mois.

• Cette HE est contre-indiquée en cas de cancer ou d’antécédents personnels ou familiaux de cancer hormonodépendant,

• Certains composés peuvent présenter un risque d’allergie chez les personnes sensibles : faire un test d’application dans le pli du coude au moins 48 heures avant l’utilisation.

Sources : M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la terre et Médial, 2012. D. Baudoux, L’aromathérapie – Se soigner par les huiles essentielles, éditions Amyris, 2007. P. Franchomme, D. Pénoël, L’Aromathérapie exactement, édition Roger Jollois, 2001.

* Contre 50 % dans l’HE de romarin à cinéole.

** Contre 30 % dans l’HE de romarin à camphre.

EN COSMÉTIQUE

• Réputée comme cicatrisante, l’HE de romarin à verbénone s’utilise aussi pour les soins de la peau : cicatrices, vergetures, couperose, eczéma.

• Egalement régulatrice des sécrétions sébacées, elle est intéressante dans le traitement de l’acné, en association avec l’HE d’arbre à thé ou l’HE de lavande aspic, anti-infectieuses, par exemple.