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Les plus de 40 ans inquiets face au vieillissement

Publié le 2 décembre 2015
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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« Bien sûr je vieillis, mais certainement plus vite que le commun des mortels », témoigne cet homme de 45 ans. 194 personnes vivant avec le VIH depuis dix-huit ans ont participé à l’enquête « Vivre avec le VIH à partir de 40 ans » de l’observatoire de Santé info solidarité (SIS). Les résultats dévoilés au mois de novembre font état de situations disparates vis-à-vis de la maladie, mais 91,7 % des répondants se disent préoccupés par la question du vieillissement et 52,3 % vivant depuis plus de vingt ans avec le virus le sont beaucoup ou extrêmement. L’avancée en âge se cumule avec l’inflammation liée à l’infection elle-même et à la prise au long cours d’antirétroviraux. Ainsi, un patient sur six a au moins une comobordité : dyslipidémie, troubles cardio-vasculaires et rénaux, ostéoporose, troubles cognitifs, diabète…

Même si plus de huit répondants sur dix sont satisfaits de leur suivi médical, ils pointent certaines inquiétudes liées au vieillissement : peur du rejet des soignants, de l’isolement ou de la précarité, voire une possible discrimination à l’entrée en maison de retraite. Dans son rapport « Étude sur la prise en charge des personnes vieillissantes vivant avec le VIH/sida » de 2013, la Direction générale de la santé relevait des cas de discrimination dans les Ehpad « […] par la peur très explicite du VIH […], certains mettaient deux paires de gants pour faire la toilette ou des soins ». Et de préciser que, sur 340 000 résidents en 2012, seules 107 personnes avaient une ALD7 (liée au VIH). Sur 150 000 personnes vivant avec le VIH en France, 40 % des hommes et 26 % des femmes ont au moins 50 ans. Pour anticiper les besoins de ces personnes infectées vieillissantes, le SIS suggère aux pouvoirs publics de saisir ces problématiques.

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