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Les femmes à bout de souffle

Publié le 2 décembre 2015
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Le stéréotype masculin du patient atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est à revoir. Aujourd’hui, 50 % des malades sont des femmes, a révélé l’association BPCO lors du colloque « Femmes et BPCO, qu’attend-on pour agir ? » organisé au Sénat le 10?novembre. De plus en plus nombreuses à fumer, les femmes sont aussi plus exposées que les hommes à la dégradation respiratoire, et plus impactées par la BPCO, notamment par les comorbidités comme l’ostéoporose ou la dépression. Le repérage systématique des femmes à risque, moins bien diagnostiquées que les hommes, est l’une des sept propositions de l’association.

Ciblage à l’officine

Les officinaux peuvent participer au repérage des personnes à risque « à l’occasion par exemple de l’achat de substituts nicotiniques ou chez une femme qui se plaint de fatigue et d’essoufflement, souvent plus fréquents que la toux chez elle », explique le Dr Frédéric Le Guillou, président de l’association BPCO. Les outils à votre disposition sont le questionnaire(1) de la Haute autorité de santé sur les signes d’alerte et l’évaluation du souffle par un mini-spiromètre, « à condition d’y être formé car les résultats sont très opérateurs- dépendants. Ils peuvent être donnés sur un papier avant d’adresser la personne au médecin qui établit le diagnostic ». Un repérage d’autant plus urgent que l’obstruction bronchique n’est pas réversible. Seuls l’arrêt du tabac et un traitement précoce et bien conduit peuvent améliorer ou limiter le déclin de la fonction respiratoire. La BPCO touche 3,5 millions de Français et en tue environ 16 000 chaque année (lire la patho page 23).

(1) Auto-questionnaire « Dépistage de la BPCO », www.has-sante.fr → Les parcours de soins → BPCO.

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