Economie officinale : la marge d’une officine dans ses moindres détails

C’est quoi une officine moyenne se demande-t-on spontanément ? « C’est une officine réalisant un chiffre d’affaires hors taxes (CA HT) de 2 100 000 euros dont 300 000 euros de produits chers », a répondu Philippe Besset, président de la FSPF, lors de son webinaire du 25 octobre 2023 sur les enjeux économiques.

Et pour cette officine-là, la marge moyenne totale, intégrant donc la LPP, la parapharmacie et les médicaments non remboursables ressort à 510 000 euros (estimation Iqvia). Dont 341 884 euros de marge totale liée à la convention.

Cette somme entrant dans le champ conventionnel comprend 66 975 euros de marge commerciale (marge dégressive lissée) pesant pour 19,59 %.

Les honoraires comptent pour 196 069 euros et représentent 57,35 % du total de la marge administrée.

Nouvelles missions : peut mieux faire

Et les nouvelles missions ? Hors Covid-19, leur chiffrage somme toute décevant (2291 euros et 0,66 % de la marge) est à nuancer : tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) et rappels vaccinaux devraient prendre leur envol dans les mois à venir…

Selon les chiffres présentés par la FSPF, la vaccination antigrippale compte pour 1794 euros, les rappels vaccinaux pour 359 euros, les entretiens femme enceinte pour 48 euros, les Trod pour 29 euros et les entretiens longs (anticoagulants, asthme, cancer) et bilans partagés de médication pour 62 euros.

Les rémunérations sur objectifs de santé publique (Rosp) ne sont pas anecdotiques : 10 530 euros (3 %) se découpant en 4143 euros pour la mise à jour des cartes Vitale et la télétransmission des feuilles de soin électroniques (FSE) et 6387 euros de gardes (rémunération des astreintes et honoraires afférents).

Enfin, les remises génériques cse montent à 66 019 euros et pèsent pour 19,31 % de la marge conventionnelle.

« Les remises génériques sont en effet financées par la Sécu, explique simplement Philippe Besset. L’industrie pharmaceutique déclare à l’administration la part qui revient au pharmacien. » « A partir du moment où cette somme est comptée, elle ne peut pas disparaître. Quand il a été question de diminuer les remises génériques de 40 à 20 %, on a donc tout de suite demandé à l’Assurance maladie comment elle comptait faire pour compenser les 700 millions d’euros qui auraient manqué ! Cette transparence est bénéfique… », rassure-t-il.