Escroqueries en séries : pharmacienne parisienne sans diplôme

Marie-Christiane Ho exerçait depuis 2012 en tant que pharmacienne titulaire de la Pharmacie de l'Orillon à Paris XI arrondissement jusqu'à ce qu'en octobre 2013, à la suite de la plainte de la CPAM de Paris, la Police Judiciaire ouvre une enquête pour escroquerie. C'est un article du Parisien qui révèle cette affaire le 29 décembre. Ajout de lignes de médicaments onéreux sur des ordonnances prescrites, rédaction sur des ordonnances vierges, la méthode est simpliste, mais la somme des fraudes aux CPAM 75, 92 et 93, conséquente : 1,4 Million d'euros. La prévenue nie tout et accuse les clients, ni déstabilisée par l'analyse graphologique la désignant comme faussaire ni par la découverte d'ordonnances vierges à son domicile. Mais là où l'affaire tourne au polar chez les potards, c'est lorsque l'ARS d'Ile de France se penche sur son cas et découvre… qu'elle n'est pas pharmacienne. Elle est cependant régulièrement inscrite à l'Ordre des Pharmaciens depuis 2000. Martial Fraysse, Président du Conseil régional de l'Ordre d'Ile de France, confirme que le diplôme (du 30 juin 1997) fourni par la fausse pharmacienne ressemble aux diplômes délivrés par la faculté de Paris V à s'y méprendre.

L'information n'étonne guère les pharmaciens du quartier. Ils ont été plusieurs à appeler la faculté qui leur a dit ne pas la connaître. L'un d'eux, interrogé, confirme que « chacun savait pour les fraudes et le faux diplôme. Certains patients, victimes, sont venus se plaindre depuis plus d'un an et demi. Elle continuait de servir des médicaments encore en novembre dernier, malgré une interdiction d'exercer. Nous voyions les anomalies puisqu'elle inscrivait toutes ses délivrances au DP. Ainsi par exemple, une facturation de trente stylos injectables, pour un seul nécessaire et deux délivrés ». Concurrents directs, les confrères n'ont, semble t'il, pas osé signaler ces agissements, par crainte d'être accusés de délation. Le même pharmacien pense que la justice n'est pas au bout de ses surprises : « Nous avons récupéré une boite d'un médicament rapportée par un patient avec des mentions en langue étrangère, il semble qu'elle s'approvisionnait par des circuits illégaux ».

Ajoutons que Mme Ho, parfois sous le nom de Tran, a été gérante d'un restaurant discothèque, le Vortex Club jusqu'à fin 2013, qu'elle a des activités politiques avec EELV et dans l'humanitaire au Bénin où elle vaccinerait et soignerait les enfants… Enfin elle émet de bien étranges messages sur sa page google + https://plus.google.com/+HOMarieChristiane/posts/Xh9GnWWFGe5 qui laissent penser qu'elle souffre de troubles de la personnalité sinon plus.

Elle a été condamnée début décembre à une peine de 3 ans de prison, dont la moitié avec sursis, avec mandat d'arrêt, mais n'est pas incarcérée, car recherchée par la police. De plus, elle est mise en examen pour usurpation de titre, faux et usage de faux.