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- Le soja
Qu’est-ceque c’est ?
• Le soja (Glycine max L. Merrill), famille des Fabacées, est une plante herbacée annuelle. Les fruits sont des gousses de 3 à 8 cm et contiennent 3 à 4 petites graines.
Quelle est sa composition ?
• Elle justifie l’intérêt nutritif de la graine de soja : environ 40 % de protéines, 35 % de glucides et 20 % de lipides.
• Les protéines extraites de la farine de graine de soja sont composées à 90 % de globulines et environ 10 % d’albumines. Leur qualité est liée à la présence des huit acides aminés essentiels, avec en particulier une grande richesse en lysine.
• L’huile de la graine de soja est principalement composée d’acides gras polyinsaturés (63 %).
• La lécithine de soja, sous-produit de l’extraction de l’huile, est un mélange de phospholipides (dont la phosphatidylcholine), de triglycérides et de glycolipides.
• Les isoflavones (daidzéine, génistéine et glycitéine), phyto-œstrogènes dont la structure est proche de celle de l’estradiol humain, font partie des composés mineurs du soja avec les vitamines (A, E, B9), les minéraux (K, P, Mg) et les saponines.
Quelles sont ses propriétés ?
• De nombreuses études montrent que l’apport régulier d’isoflavones permettrait une diminution des troubles de la ménopause (bouffées de chaleur, maux de tête ou sécheresse vaginale), liée à leur similitude structurale chimique avec le 17-bêta-estradiol, et leur affinité avec les récepteurs estrogènes.
• L’action des phyto-œstrogènes sur la prévention de l’ostéoporose, comme leur effet protecteur vis-à-vis de cancers hormonodépendants, reste discutée.
• Les études cliniques effectuées à partir de préparations de protéines de soja montrent une diminution du risque cardiovasculaire, impliquant deux globulines (glycinine et bêtaconglycinine) dans la réduction de la cholestérolémie. Les isoflavones pourraient également avoir cet effet protecteur, mais les données épidémiologiques sont encore insuffisantes pour le confirmer.
• L’huile de soja, largement utilisée dans l’alimentation aux Etats-Unis pour sa richesse en acides gras polyinsaturés, pourrait augmenter le risque d’obésité et de diabète de type 2.
• La lécithine de soja, par ses phospholipides, favoriserait la mémorisation et la concentration. Riche en choline et en inositol, elle interviendrait dans le métabolisme hépatique en favorisant le « bon » cholestérol (HDL).
Comment l’utilise-t-on ?
• Les compléments à base de soja sont proposés pour réduire le risque cardiovasculaire (lécithine, protéines) et pour soulager les troubles de la ménopause (isoflavones), bien que ces allégations ne soient pas admises par les autorités de santé.
• Ils sont pour la plupart issus de soja transgénique, sauf si la mention « sans soja OGM » est portée sur l’emballage.
• Les protéines présentées sous forme de poudre, de gélules, de solutions buvables ou de barres, sont conseillées à doses utiles de 25 à 50 g par jour.
• Selon l’ANSES, la consommation de compléments alimentaires contenant des isoflavones de soja est sans danger pour la santé dans la limite de 1 mg/kg/j.
• Les lécithines de soja sont conseillées à la posologie moyenne de 1 500 mg/j.
Quelles sont les précautions ?
• Les compléments à base de protéines ou d’isoflavones de soja sont contre-indiqués chez les femmes enceintes ou allaitantes, les femmes ayant un antécédent de cancer hormonodépendant, et les personnes allergiques au soja. Ils sont déconseillés chez les hommes ayant des troubles de la prostate.
• Les protéines et les isoflavones de soja peuvent interagir avec certains médicaments, en particulier ceux traitant l’ostéoporose, les traitements hormonaux, les anticoagulants.
• Les effets indésirables sont principalement des ballonnements, de la constipation, des nausées.
• L’huile de soja, en raison de sa grande richesse en acides gras insaturés, s’utilise uniquement à froid.
Sources : inspection.gc.ca ; ephytia.inra.fr ; dictionnaire.acadpharm.org ; « Caractérisation biochimique et propriétés biologiques des micronutriments du germe de soja – Etude des voies de sa valorisation en nutrition et santé humaines », J. Hubert, thèse de doctorat, Institut national polytechnique de Toulouse, 2006 ; « Les isoflavones de soja contre les symptômes de la ménopause : une efficacité qui reste à prouver », S. Pichavant, université de Rennes I, UFR Sciences de la vie et de l’environnement, 2013 ; anses.fr.
NOURRISSONS ET ENFANTS : QUELS RISQUES ?
• L’alimentation exclusive des nourrissons de moins de 1 an par des jus végétaux comme le « lait » de soja fait l’objet d’une mise en garde par l’ANSES. Ces jus sont en effet à l’origine de déficits ou de carences nutritionnelles pouvant entraîner des pathologies sévères (anémies, détresse respiratoire, arrêt de croissance).
• Les boissons à base de soja, contenant des isoflavones, sont déconseillées chez les enfants de moins de trois ans, périodes de forte croissance cellulaire et de développement des organes reproducteurs.
• L’ANSES les déconseille également durant la préadolescence, période durant laquelle l’organisme est très sensible aux œstrogènes.
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