« Je voudrais un complément alimentaire pour préserver ma vue »

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« Je voudrais un complément alimentaire pour préserver ma vue »

Publié le 29 février 2016
Par Nathalie Belin
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JE QUESTIONNE
Précisez la demande
« Est-ce sur les conseils d’un médecin ? Ou en raison d’antécédents familiaux de maladie oculaire ? » et « Êtes-vous suivi pour une pathologie oculaire ? » et si oui « laquelle ? » délimitent la demande.

Déterminez votre intervention
« Votre vue a-t-elle changé ces derniers temps ? » si oui, « Pouvez-vous me décrire vos symptômes ? » oriente plutôt vers un ophtalmologiste en premier lieu.

Recherchez certains critères
« Avez-vous consulté un ophtalmologiste récemment ? », « Êtes-vous suivi pour une maladie ? Avez-vous des antécédents de cancer ? » déterminent le contexte.
« Est-ce que vous fumez ? », « Consommez-vous des fruits, légumes et du poisson ? » fait le point sur l’hygiène de vie.

J’EVALUE
Les compléments alimentaires ciblant le vieillissement oculaire sont demandés en automédication pour prévenir ou limiter l’évolution de la cataracte, de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou du glaucome. Leur intérêt n’est démontré que dans certaines formes de DMLA. On sait aussi qu’une alimentation riche en antioxydants, caroténoïdes et oméga 3 a un effet protecteur vis-à-vis de certaines de ces maladies, d’où l’intérêt d’une supplémentation dans certaines situations (voir interview réservé aux abonnés).
Recourir à ces références en automédication est possible après avoir exclu des contre-indications et préconisé un suivi ophtalmologique pour un dépistage de DMLA ou de glaucome car une prise en charge précoce enraye leur évolution. Et toute modification de la vue doit conduire à une consultation en urgence.

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JE PASSE EN REVUE
Composants à l’action bien établie
> Association d’antioxydants et de caroténoïdes. Des études(1) réalisées chez des patients atteints de DMLA ont été effectuées avec de fortes doses de vitamines antioxydantes (500 mg de vitamine C, 500 mg et 400 UI de vitamine E), de zinc, puissant antioxydant (80 mg), auquel a été ajouté du cuivre pour limiter les effets indésirables du zinc aux doses utilisées, et de caroténoïdes, la lutéine (2 mg) et la zéaxanthine (10 mg).
La lutéine et la zéaxanthine, caroténoïdes en quantité importante au niveau de la rétine, la protègent des radiations nocives de la lumière en diminuant le stress oxydatif et, contrairement au bêta-carotène, n’augmentent pas le risque de cancer du poumon chez les fumeurs. À noter : les compléments alimentaires contre le vieillissement oculaire vendus en pharmacie ne renferment plus de bêta-carotène.
> Oméga 3. Une autre étude(2) dans la DMLA a montré l’intérêt de fortes doses d’oméga 3, dont l’acide docosahexaénoïque ou EPA (270 mg/j) et surtout l’acide eicosapentaénoïque ou DHA (840 mg/j), des acides gras polyinsaturés indispensables au bon fonctionnement de la rétine. Les autorités de santé(3) recommandent d’ailleurs de consommer 500 mg par jour de EPA et DHA dans le cadre de la prévention de la DMLA.

Encadré : Le contexte
>Presbytie, glaucome et DMLA sont liés au vieillissement physiologique. Outre la génétique, des facteurs peuvent accélérer leur survenue ou les aggraver.
Tabagisme et rayons UV augmentent la production de radicaux libres à l’origine du « stress oxydatif » des cellules. Diabète et alimentation pauvre en vitamines A, C, E et sélénium favorisent le vieillissement oculaire.
> La presbytie est liée à la perte de souplesse du cristallin, sorte de lentille à l’arrière de l’iris, à la base du mécanisme d’accommodation qui assure une netteté des images à différentes distances.
> Le glaucome …

> S’abonner

(1) Études AREDS (Age-Related Eye Disease Study).
(2) Étude NAT2 (Nutritional AMD Treatment 2) dans la DMLA.
(3) Anses, Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras, mai 2011.

À lire dans Porphyre n° 520 de mars 2016.