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Désert médical : l’UFC Que Choisir attaque l’Etat pour inaction
Les résultats de son étude sur la démographie médicale, qui révèlent des inégalités de plus en plus croissantes dans l’accès aux soins, a poussé l’association UFC-Que Choisir à attaquer l’Etat pour inaction. Un recours a été déposé devant le Conseil d’Etat mardi 21 novembre, le même jour que la mobilisation des étudiants en pharmacie et des pharmaciens qui alertent eux aussi les patients et les pouvoirs publics sur les risques qui pèsent à l’avenir sur leur profession et l’accès aux soins. Parmi les mesures concrètes proposée par l’UFC Que Choisir, la régulation de l’installation des médecins. Pour soutenir son action, l’association lance une campagne nationale de sensibilisation et de mobilisation #MaSantéNattendPlus et invite les Français à signer et à partager en masse sa pétition « Accès aux soins : j’accuse l’Etat ».
83 % des Français vivent dans un désert médical
« L’accès géographique à la médecine de ville, qui s’est détérioré ces dernières années, est aujourd’hui extrêmement dégradé sur le territoire », constate l’UFC Que Choisir. « En fixant l’attention sur les seuls médecins respectant le tarif de base de la sécurité sociale, 50,3 % des enfants habitent dans un désert médical pour les pédiatres, 59,3 % des Français résident dans un désert médical pour les ophtalmologues et 69,6 % des Françaises vivent dans un désert médical pour les gynécologues. Au global, 83 % de nos concitoyens vivent dans un désert médical pour au moins l’une des spécialités ! » Si la situation est un peu moins tendue pour les médecins généralistes, ce sont désormais 23,7 % des Français qui éprouvent des difficultés pour se rendre chez un généraliste à moins de 30 minutes de chez eux.
La majorité des médecins généralistes refusent les nouveaux patients
Selon une enquête terrain menée anonynement par les bénévoles de l’association, 51,5 % des médecins généralistes interrogés ont refusé de prendre des nouveaux patients. Les principales raisons évoquées par ces professionnels de santé sont : « déjà trop de patients » dans 74 % des cas et dans 12 % « un départ à la retraite qui est proche ». La situation est pire encore chez les spécialistes ! Dans 28 % des cas, les ophtamologues refusent de planifier un rendez-vous. Et quand ils acceptent, le délai moyen d’obtention d’un rendez-vous est de 65 jours, et peut même parfois être supérieur à 1 an. Le sentiment d’injustice sociale monte d’un cran quand l’association affirme que « les délais d’attente pour consulter un ophtalmologue sont réduits si les usagers s’adressent à des professionnels pratiquant des dépassements d’honoraires…» « Autrement dit, pour consulter un spécialiste, le temps, c’est de l’argent, ce qui est tout simplement intolérable dans le secteur de la santé. » a déploré Marie-Amandine Stevenin, présidente de l’UFC-Que Choisir.
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