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La pelade
La pelade est une dermatose bénigne qui concerne en France 1,7 % de la population. Elle touche autant les hommes que les femmes et son retentissement psychique peut être majeur.
De quoi s’agit-il ?
• La pelade est une alopécie acquise localisée et non cicatricielle, c’est-à-dire que les orifices pilaires sont visibles, contrairement aux alopécies cicatricielles où ils disparaissent, donnant au cuir chevelu un aspect lisse.
• Dans la forme la plus commune, elle se manifeste par une ou plusieurs plaques rondes ou ovalaires sans cheveux. Il s’agit de la pelade en plaques (ou alopécie en aires).
• Ces plaques apparaissent brutalement chez un sujet en bonne santé, sur un cuir chevelu sain, sans érythème, ni squame ni atrophie.
• Toutes les zones pileuses peuvent être touchées : sourcils, barbe… Une atteinte des ongles est rare (microponctuations, stries longitudinales).
• Certaines formes sont étendues : tout le cuir chevelu dans la pelade décalvante totale, totalité du corps dans la pelade universelle. La pelade ophiasique concerne la région occipitale puis remonte progressivement au-dessus des oreilles.
• Le diagnostic de pelade est clinique et ne nécessite aucun examen complémentaire.
Quelle est la cause ?
• L’étiologie est probablement multifactorielle avec prédisposition génétique (cas familiaux et prévalence supérieure en cas de trisomie 21) et des mécanismes auto-immuns.
• Les facteurs psychologiques sont évoqués en raison d’un déclenchement possible par un stress.
Quelle est l’évolution ?
• L’évolution est imprévisible mais le plus souvent la repousse est spontanée. Celle-ci demande plusieurs semaines et débute par des duvets blancs au centre de la plaque se repigmentant progressivement.
• L’extension comme les récidives sont possibles et imprévisibles. Dans les formes étendues, la repousse est souvent tardive et/ou incomplète.
• Le pronostic est mauvais (pas de repousse) dans les formes étendues, précoces (début dans l’enfance), anciennes (> 2 ans), ophiasiques, ou en cas d’atteinte de l’ongle.
Quel est le traitement ?
• Le traitement de la pelade ne fait pas l’objet d’un consensus mais plusieurs options thérapeutiques existent. Le choix se fait en fonction de la gravité et de la possible régression spontanée.
• L’abstention thérapeutique se justifie en cas de petites plaques.
• Les formes limitées peuvent être traitées par des dermocorticoïdes en application ou en injections intralésionnelles. Cette technique consiste en de multiples petites injections intradermiques de triamcinolone sur plusieurs séances.
• Dans les formes étendues, on peut utiliser la puvathérapie, ou l’immunothérapie de contact qui repose sur l’application hebdomadaire de produit allergisant pendant plusieurs mois (pratiquée seulement dans des centres spécialisés).
• Dans certains cas le médecin proposera des corticoïdes per os ou le méthotrexate, seul ou associé.
• Le minoxidil à 5 % est utilisé seul ou en association pour potentialiser la repousse spontanée.
• Tous ces traitements peuvent permettre une repousse mais leurs effets sont inconstants avec un risque de rechute à l’arrêt.
• Perruque, faux cils et maquillage semi-permanent peuvent être utiles.
• Une prise en charge psychologique est essentielle devant un retentissement anxiodépressif majeur.
Sources : « Pathologie des cheveux », La Revue du praticien-médecine générale, tome 28, n° 914, janvier 2014 ; « Pelade », La Revue du praticien-médecine générale, tome 23, n° 826, septembre 2009 ; « Pelade », Assouly Ph., Thérapeutique dermatologique, mai 2012
À DIRE AU PATIENT
Rassurer sur le caractère bénin des lésions.
L’abstention thérapeutique n’est pas un renoncement et le médecin assure un suivi.
L’effet thérapeutique est souvent long à obtenir.
La Sécurité sociale rembourse les prothèses capillaires prescrites.
L’Association Alopecia Areata informe patients et médecins (associationalopeciaareata.fr).
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