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Mobilisation des pharmaciens et futurs pharmaciens : près de 500 étudiants dans la rue pour la manifestation nationale du 21 novembre

Mobilisation des pharmaciens et futurs pharmaciens : près de 500 étudiants dans la rue pour la manifestation nationale du 21 novembre

Publié le 21 novembre 2023
Par Véronique Hunsinger
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« Rousseau, si t’es champion, la réforme fais-là passer ! », ont entonné, peu avant 16 h, les étudiants des facultés de pharmacie de Paris-Cité, Paris-Saclay ainsi que de Caen (Calvados), Rouen (Seine-Maritime) et Amiens (Somme) devant le ministère de la Santé où est arrivée la manifestation nationale au terme d’un parcours d’une heure et demie au son des fanfares et sous le crachin de novembre. Au cœur de la revendication des jeunes : la réforme du troisième cycle (R3C) en jachère depuis sept ans. « La réforme n’avance pas, bientôt sous Seresta », « Se mobiliser aujourd’hui pour exister demain », « La R3C c’est votre santé » ou encore « Pharmacien pas pharmachien », pouvait-on lire sur les pancartes des quelque 400 à 500 étudiants du cortège. « C’est l’occasion de montrer qu’on est une profession unie, explique Jérémy, étudiant à Paris-Cité. Nous nous battons pour notre diplôme. Nous avons tout essayé et nous ne sommes jamais entendus. C’est pourquoi, nous sommes dans la rue aujourd’hui ». Camille, référente de Rouen, dit son « ras-le-bol » que la réforme ne soit toujours pas mise en place. « Nous faire attendre encore un an de plus serait inacceptable, soupire-t-elle. D’autant que débloquer le dossier permettrait aussi de débloquer les autres filières ».

Les titulaires, têtes d’affiche syndicales ont défilé

Si les syndicats d’officine avaient également appelé à se faire entendre ce mardi, seuls leurs représentants étaient aujourd’hui dans le cortège pour soutenir les revendications des étudiants. « Les bancs des facultés de pharmacies se vident, il est urgent de redorer la profession », se désole Christophe Le Gall président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), « 100% en accord » avec les revendications des jeunes. Pour Sonia Jouve, vice-présidente de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), il est indispensable « d’accompagner la montée en compétence des étudiants qui sont d’ailleurs en phase avec les demandes des patients ». Pharmacienne dans l’Ardèche, elle soutient également les demandes des jeunes de pouvoir être indemnisés de leurs frais de transport et pour l’hébergement quand ils sont en stage loin de chez eux. « L’exercice en zone rurale est aussi celui qui facilite le plus le travail en collaboration avec les médecins et les infirmières et où les nouvelles compétences des pharmaciens sont les plus utilisées », rappelle-t-elle. Enfin, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) explique que les intérêts des étudiants et des officinaux sont aujourd’hui complètement convergents, en particulier dans le « contexte de retard à l’allumage des négociations conventionnelles ». « La R3C doit également permettre la création du statut de maître de stage universitaire (MSU), ce qui est très important pour favoriser la maillage territorial » ; ajoute-t-il. « Nous avons tous besoin que le niveau des étudiants monte pour répondre à toutes les nouvelles missions, abonde Michel Leroy, coprésident de la FSPF de Paris. Les jeunes veulent être mieux formés et cela permettra aussi que tout le monde soit mieux rémunéré ».

Des doyens de fac solidaires

Dans le cortège, des doyens accompagnent leurs étudiants dont le nouveau président de la conférence, Vincent Lisowski. « La réforme du 3e cycle (R3C) est un sujet prioritaire pour nous, explique-t-il. C’est vrai que ce n’est pas fréquent que nous soyons dans la rue mais nous nous devions d’être avec nos étudiants qui ressentent une grande lassitude devant le retard accumulé par les politiques dans ce dossier ». Pour le doyen de Montpellier (Hérault), la modèle de la R3C est celui du DES de médecine générale : « la création du statut de MSU nous permettra de mieux déployer nos étudiants dans les zones sous-denses ». « Les étudiants comprennent l’importance du maillage abonde, Nicolas Savic, porte-parole de l’Aassociation nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf). Le statut de MSU devrait permettre aux maîtres de stage d’enseigner et de faire de la recherche et nous seront d’autant mieux formés ».

A 17 heures, les étudiants se sont dispersés après avoir tenu le pavé en musique, dans une ambiance festive, et alors que les discussions se prolongeaient entre leurs représentants et le cabinet du ministre et la direction générale de l’offre de soins. A la sortie de la réunion, Vincent Lisowski a souligné « une bonne écoute de nos interlocuteurs mais pas encore d’annonce concrète ». « J’ai eu l’impression que la machine est enclenchée, a confirmé Lysa Da Silva, présidente de l’Anepf, mais aucun acte n’a encore été posée. Le ministère nous a promis une instruction pour estimer les budgets nécessaires à une mise en place de la R3C à la rentrée 2024 ». Mais étudiants et doyens craignent que celle-ci ne puisse se déployer complètement de suite.

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