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Valoriser les atouts de la génération Z

Publié le 4 juin 2016
Par Chloé Devis
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Nés au milieu des années quatre-vingt-dix, les enfants de la génération Z entrent aujourd’hui sur le marché de l’emploi avec une exigence d’autonomie assortie d’un besoin de repères. Mode d’emploi pour une intégration réussie à l’officine.

La génération Z a toujours vécu dans une société en crise et un monde instable, et s’est adaptée quand les Y tentent encore de se raccrocher aux anciens repères », rappelle Éric Delcroix, consultant en communication et dirigeant d’Ed Productions. Dès lors, le rapport au travail de ces nouveaux actifs repose sur des priorités différentes : « Le plaisir est un maître mot, la contrainte les fait fuir », résume ce spécialiste du sujet. « Souvent issus de familles éclatées, habitués à des amitiés zapping sur les réseaux sociaux, ils se reconnaissent dans le mouvement plus que dans l’adhésion à un individu ou une structure », insiste de son côté Marylène Esposito, gérante de Pointcom-formation. Ce qui complique leur relation à l’autorité et l’appartenance à une entreprise… D’autant que, biberonnés aux nouvelles technologies, « c’est d’abord sur Internet, seuls et sans effort, que les Z acquièrent leurs savoirs », ajoute l’experte. Habitués à jongler avec les écrans, ils se révèlent aussi beaucoup plus multitâches que leurs parents. Enfin, « la frontière entre le privé et le professionnel est moins nette pour eux », indique Éric Delcroix.

Pas question, pour les employeurs, de balayer ces spécificités, au risque de faire fuir les intéressés et de se priver d’un réel potentiel pour l’entreprise. Au contraire, « il va falloir que les titulaires, dont la moyenne d’âge est globalement nettement plus élevée, s’ouvrent à de nouvelles méthodes de travail et à un management plus participatif que directif pour intégrer et fidéliser les plus jeunes », note Marylène Esposito. Selon elle, ces derniers « sont en demande de sens dans le cadre professionnel comme ailleurs, et c’est pourquoi on les motivera autour de valeurs humaines ».

Une ouverture à d’autres compétences

Alors qu’une organisation trop fortement hiérarchisée les rebutent, « c’est en mode projet que les Z donnent le meilleur d’eux-mêmes. Il ne faut pas hésiter à leur confier des responsabilités qu’ils prendront à cœur, n’hésitant pas à aller chercher des solutions à des problèmes en fouinant sur la Toile, à toute heure du jour ou de la nuit ! », remarque Éric Delcroix. D’ailleurs, il est fondamental de mettre à leur disposition ces technologies informatiques et digitales indissociables de leurs réflexes intellectuels. Reste que les écarts culturels entre ces Z et les membres plus âgés de l’équipe ou le titulaire lui-même peuvent produire quelques étincelles. « Tout d’abord, on s’efforcera de percevoir positivement leurs différences de comportement, et, plutôt que d’imposer, mieux vaut rester à l’écoute de leurs questionnements », recommande Marylène Esposito. Sans hésiter toutefois à les recadrer sur certains aspects problématiques, comme l’utilisation du smartphone, la diffusion de contenus liés à l’entreprise sur les réseaux sociaux, ou encore le respect des horaires, par exemple. « Mais il faut que ce rappel à l’ordre soit fait par une personne avec laquelle une relation de confiance est déjà établie », fait savoir Éric Delcroix. Et de préciser : « En dépit de leur addiction aux écrans, les Z sont à l’aise dans le face-à-face ». De quoi nourrir une dimension intergénérationnelle féconde pour l’officine tant au sein de l’équipe qu’auprès de la clientèle : « Les Z sont très enclins à faire bénéficier leurs aînés de leurs connaissances sur tous les sujets qui les intéressent, mais ils font également preuve d’une empathie naturelle pour les personnes en difficulté », conclut l’expert.

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DES MISSIONS POUR LES Z

• La digitalisation de l’officine, le développement de services en e-santé, la création et l’animation de la communication digitale de l’officine, la vente en ligne

• Le développement d’un rayon médecines naturelles/phytothérapie

• La relation clientèle, particulièrement avec les seniors

• La rédaction de guides, de fiches conseil