Présidentielles 2017 : comment réanimer le système de santé

© l’Institut Montaigne fait campagne - © Miguel Medina

Présidentielles 2017 : comment réanimer le système de santé

Publié le 15 juin 2016
Par Laurent Lefort
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« Véritable enjeu social, sociétal et économique, la santé doit être au cœur de la campagne présidentielle 2017 », soutient l’Institut Montaigne qui considère que le système de santé français se trouve dans une impasse.

Avec près de 250 Mds d’euros par an consacrés aux dépenses de santé, soit près de 11 % de son PIB en 2015, la France est l’un des pays au système de santé le plus cher au monde, note l’Institut, rappelant que l’Assurance maladie concentre à elle seule près de la moitié du déficit de la Sécurité sociale.

La croissance des dépenses restant toujours plus rapide que la croissance du PIB, cela pose donc la question de la viabilité de notre système de santé sur le long terme.

L’Institut Montaigne met l’accent sur plusieurs dysfonctionnements auxquels les officinaux pourraient apporter des améliorations pour peu qu’ils soient mis à contribution.

Parmi ces dysfonctionnements, une « offre de soins qui peine à s’adapter aux évolutions des besoins de la population. Le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques imposent ainsi de repenser l’organisation des soins de manière à pouvoir faire face à la transformation des besoins médicaux et à la nécessaire mise en place de parcours coordonnés. En France, les besoins des patients se heurtent à l’organisation fortement cloisonnée de notre système de soins entre médecine de ville et hôpital. »

Autre point perfectible : « Le retard dans l’adoption des usages numériques : bien que le big data offre de fortes opportunités à la fois pour aider les patients dans leurs choix et les professionnels dans leurs pratiques et améliorer l’offre de soins en permettant de passer d’une approche sanitaire à une médecine prédictive et épidémiologique, il n’existe en France aucun système d’information permanent sur la qualité et la sécurité des soins. Les données de santé sont en effet insuffisamment exploitées et les outils numériques ne sont que peu développés. »

Ce décor planté, l’Institut Montaigne propose des axes d’évolution.

Parmi eux, deux retiennent tout particulièrement l’attention :

Faire de l’information et de la transparence sur la qualité des soins un levier fondamental de transformation au service des patients comme des citoyens
– Grâce à l’ouverture des données de santé, faire des patients des acteurs éclairés sur les facteurs de risque et le choix de leur parcours de soins.
– Mettre en place une véritable politique nationale de prévention primaire.
– Améliorer la transparence sur les résultats des établissements de santé comme des professionnels afin de stimuler la concurrence par la qualité.

Renforcer la pertinence, la qualité et l’efficience de l’offre de soins autour du patient
– Organiser des parcours de soins intégrés entre ville et hôpital, au service notamment du suivi des maladies chroniques.
– Favoriser la consolidation de la médecine de ville.
– Moderniser la formation des professionnels de santé.
– Faire évoluer la carte hospitalière pour suivre l’évolution des besoins des patients.
– Faire évoluer les modalités tarifaires pour valoriser la performance, la qualité et la coordination des acteurs.

Reste à voir si, et comment, cette feuille de route sera récupérée et interprétée par les futurs candidats à l’élection présidentielle.

Association à but non lucratif créée en 2000, l’Institut Montaigne réunit des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des personnalités issues d’horizons divers. Il élabore des propositions concrètes autour de quatre axes de politiques publiques : action publique, cohésion sociale, compétitivité et finances publiques.

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