Santé naturelle Réservé aux abonnés

Le bleuet des champs

Publié le 25 juin 2016
Par Chantal Ollier

Mettre en favori

Aux temps de la « Théorie des signatures » (jusqu’au XV ^e s.), les fleurs bleues, symboles d’une vue transparente, étaient utilisées pour traiter les affections oculaires. Cet usage ne s’est pas démenti pour le bleuet et justifie son autre appellation de « casse-lunettes ».

DESCRIPTION

Le bleuet s’est répandu dans toutes les régions tempérées du monde en suivant la progression des cultures de céréales. Il régresse avec l’utilisation des produits phytosanitaires.

Plante annuelle ou bisannuelle, sa tige légèrement cotonneuse, rameuse, porte des feuilles inférieures pennatiséquées et des feuilles supérieures linéaires. Les capitules floraux solitaires à l’extrémité des tiges, d’un bleu intense, comprennent des fleurs en forme de cornet, rayonnantes et stériles à la périphérie et des fleurs tubuleuses hermaphrodites au centre. Ils sont entourés d’un involucre de bractées.

COMPOSITION

Lactones sesquiterpéniques dont la cnicine à goût amer.

Polysaccharide galacturonique.

Coumarines : scopolétol, ombelliférone.

Polyines.

Tanins.

Anthocyanosides dont la protocyanine donnant la couleur bleue : complexe de poids moléculaire élevé formé de 6 molécules d’anthocyanes et 6 molécules de flavonoïdes liées à 1 ion Fe, 1 ion Mg et 2 ions Ca.

MÉCANISME D’ACTION

Le bleuet est anti-inflammatoire par son polysaccharide.

Il est astringent par ses tanins.

Il est réputé antiprurigineux et adoucissant.

Ses anthocyanes protègent des rayonnements UV.

Sous forme d’extrait aqueux, il est diurétique justifiant son emploi comme antirhumatismal et pour drainer l’organisme.

Dans certains pays d’Europe, il est considéré tonique amer, stimulant et utilisé en infusion pour faciliter la digestion, assurer le bon fonctionnement hépatobiliaire et augmenter la résistance aux infections.

Des propriétés béchiques (qui calment la toux) lui sont également attribuées.

Le bleuet peut être utilisé pour améliorer l’aspect des mélanges pour tisanes.

POSOLOGIE

En usage ophtalmique (bains, lavages oculaires, en application sur une compresse) :

– eau distillée de bleuet pure ou diluée à 50 % avec de l’eau tiède. Vérifier l’absence de conservateur à base d’alcool.

– décoction : 1 cuillère à café pour 1 tasse, laisser bouillir 5 minutes pour stériliser.

En application sur la peau : compresses imprégnées d’une infusion de 15 minutes à 20 g pour 250 ml d’eau.

EFFETS INDÉSIRABLES

Non documentés.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

Non documentées. Par prudence, déconseillé en cas d’allergie aux Asteraceæ.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Aucune connue. 

Sources : J Fleurentin, JC Hayon, « Plantes médicinales, Traditions et Thérapeutiques », Ed. Ouest-France, Rennes, 2008 ; www.herbs2000.com/herbs/ herbs_cornflower.htm.

FICHE TECHNIQUE

Nom latin : Centaurea cyanus L. Synonyme : Cyanus segetum Hill.
Famille botanique : Asteraceæ.
Drogue : capitules floraux séchés récoltés à épanouissement.
Monographie de contrôle : sans (retrait de la Pharmacopée française depuis le 1^er juillet 2015).
Propriétés pharmacologiques démontrées : – anti-inflammatoire, – astringent léger, – adoucissant, – diurétique.
Utilisation traditionnelle : En usage local en France : traitement d’appoint adoucissant et antiprurigineux des affections de la peau, protecteur en cas de crevasses, gerçures, écorchures. Irritation ou gêne oculaire.