- Accueil ›
- Conseils ›
- Pathologies ›
- Le trouble bipolaire
Le trouble bipolaire
Classé parmi les dix pathologies les plus invalidantes par l’Organisation mondiale de la santé, le trouble bipolaire est une pathologie chronique de l’humeur marquée par l’alternance d’épisodes d’excitation et d’épisodes dépressifs. Une bonne connaissance de leur maladie et l’observance sont indispensables à l’amélioration de la qualité de vie des patients.
La maladie
DEFINITION
Le trouble bipolaire est une pathologie chronique de l’humeur alternant des épisodes d’excitation et de dépression.
Le terme « bipolaire » se réfère aux deux pôles entre lesquels fluctue l’humeur de la personne. L’ancienne appellation « psychose maniaco-dépressive » a été remplacée par « trouble bipolaire de type 1 » et différentes formes de trouble bipolaire sont aujourd’hui distinguées (voir « Les différentes formes »).
Le patient présente en alternance :
> des épisodes d’excitation appelée hypomanie ou manie, en fonction de leur intensité (voir plus loin), caractérisés par une augmentation de l’humeur, de l’énergie et des activités ;
> des épisodes de dépression caractérisés par une diminution de l’humeur, et de l’intérêt et du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités ;
> des intervalles plus ou moins longs dans un état psychique plus stable, proche d’un état « normal », qui peuvent exister entre les épisodes de (hypo)manie et de dépression.
PHYSIOPATHOLOGIE
Le trouble bipolaire résulterait d’interactions entre :
>des modifications des systèmes de régulation du stress : dysfonctionnement dans le contrôle sérotoninergique des stimuli noradrénergiques centraux ;
>une vulnérabilité génétique : le risque de développer un trouble bipolaire est multiplié par dix lorsqu’un parent du premier degré est atteint, une prévalence de 10 %, contre 1 à 2 % dans la population générale ;
> et des facteurs environnementaux : événements de vie, personnels ou professionnels, positifs ou négatifs (séparation, deuil, promotion professionnelle, déménagement, perte
d’emploi…), stress répétés (surmenage, manque de sommeil…) et consommation d’alcool, de tabac et/ou de drogues sont des facteurs précipitants.
Un trouble bipolaire peut également se développer sans ces facteurs.
SIGNES CLINIQUES
L’intensité, la durée et la fréquence des épisodes varient d’une personne à l’autre. Les épisodes de (hypo)manie et de dépression de la maladie bipolaire sont classés selon leur intensité par les classifications internationales(1).
Trois niveaux d’épisodes maniaques
Peuvent être distingués pour les épisodes maniaques : l’hypomanie (voir Dico+ p. 30), la manie sans symptômes psychotiques et la manie avec symptômes psychotiques.
> Ces trois niveaux d’épisodes maniaques ont des caractéristiques communes : un sentiment intense de bien-être et d’efficacité physique et psychique, une augmentation de la sociabilité, du désir de parler, de la familiarité ou de l’énergie sexuelle et une réduction du sommeil.
> Les épisodes hypomaniaques sont caractérisés par une élévation légère, mais persistante, de l’humeur, de l’énergie et de l’activité.
Les symptômes doivent être présents toute la journée au moins sur quatre jours consécutifs. Les symptômes hypomaniaques ne sont pas assez marqués pour entraver les activités professionnelles ou entraîner un rejet social. Ils ne sont pas forcément ressentis comme pathologiques par la personne atteinte (voir « Diagnostic », réservé aux abonnés).
>Les épisodes maniaques sans symptômes psychotiques sont caractérisés par une élévation de l’humeur disproportionnée au vu de la situation, et vont d’une jovialité insouciante à une agitation pratiquement incontrôlable.
L’augmentation de l’estime de soi est fréquente, accompagnée d’idées de grandeur et de surestimation de ses capacités.
Des conduites imprudentes, déraisonnables, inappropriées ou déplacées dues à la levée des inhibitions sociales normales sont possibles. L’épisode maniaque doit durer au moins une semaine(1).
>Les épisodes maniaques avec symptômes psychotiques reprennent les caractéristiques des épisodes maniaques cités ci-dessus, auxquelles s’ajoutent un ou plusieurs symptômes psychotiques tels que des idées délirantes, le plus souvent « de grandeur », des hallucinations, le plus souvent sous forme de voix parlant directement au sujet, un enchaînement rapide et parfois illogique des idées appelé « fuite des idées ». Ces symptômes rendent la personne incompréhensible ou hors d’état de communiquer normalement.
Trois niveaux d’épisodes dépressifs
> S’abonner
Info+
> Quand doit-on consulter ? Si les changements d’humeur ou si une excitation ou, au contraire, un ralentissement psychologique empêchent de fonctionner normalement et/ou
s’il y a des difficultés à assumer ses responsabilités sociales, professionnelles ou familiales. En parler alors à son médecin ou consulter un spécialiste, psychiatre ou psychologue.
Dico+
> Qu’appelle-t-on les troubles de l’humeur ? Ce sont des troubles dont la caractéristique principale est une perturbation jugée excessive et pathologique de l’humeur, avec des répercussions significatives sur la vie quotidienne. Ils concernent les troubles dépressifs, les troubles bipolaires et ceux de l’humeur induits par une affection médicale générale ou par une substance.
> Le terme hypomanie, formé à partir du grec « hypo » signifiant « en dessous », et de « mania » signifiant « folie ou démence », désigne une élévation de l’humeur –excitation– d’intensité moindre que la manie
> S’abonner
(1) D’après la Classification statistique internationale des maladies de l’OMS (CIM 10) et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie (DSM, versions 4 et 5).
- Vapotage de substances psychoactives : l’ANSM tire la sonnette d’alarme
- Que risque-t-on à consommer une pomme de terre dont la peau est verte ?
- Un patient a entendu dire qu’il pouvait désormais prendre son comprimé de Lévothyrox le soir au coucher. Est-ce vrai ?
- L’ordonnance d’une patiente souffrant d’une sinusite aiguë
- Aspartame : une pétition réclame son interdiction à l’échelle européenne