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Sarmance trinque aux débuts d’une aventure
Grâce à l’action des polyphénols contenus dans la vigne, Jérôme Bretaudeau et Benjamin Bellet ont lancé la gamme de cosmétiques bio Sarmance, élaborée à partir des sarments et des fleurs de vigne du Muscadet… et rêvent à un destin à la Caudalie. Itinéraire bis.
C’est le fruit d’une belle rencontre, celle de Jérôme Bretaudeau, vigneron depuis vingt-cinq ans et créateur du domaine de Bellevue à Gétigné (Loire-Atlantique) et de Benjamin Bellet, un spécialiste du marketing. Les deux hommes auraient pu passer l’un à côté de l’autre, mais la greffe a pris autour d’une idée : la nécessité de mettre en valeur la qualité des vignes bio. « De la documentation sur le “melon de Bourgogne” — cépage utilisé pour le Muscadet – nous a interpellée, car elle indiquait que des polyphénols se révélaient avec la montée de sève. A quelle concentration ? Cela valait le coup de creuser la question », se rappelle Benjamin Bellet qui travaille au ministère du Tourisme sur les marques de terroir. Pour en savoir plus sur les bienfaits de ce cépage, le duo de passionnés demande à l’Ecole supérieure d’agriculture d’Angers et au pôle d’innovation végétale Végépolys de plancher sur les montées de sève.
Les chercheurs mettent en exergue des principes actifs antioxydants contenus dans la vigne bio. L’aventure de Sarmance est lancée. La marque souhaite se démarquer de sa concurrente Caudalie par l’origine exclusivement bio de ses vignes. L’extraction et la formulation sont confiées à quatre laboratoires spécialisés en cosmétologie, et à un parfumeur de Grasse. « Selon les études réalisées, la quantité de polyphénols totaux concentrés dans l’extrait de vignes bio est deux à trois fois supérieure à celle prélevée sur des jus de fruits », assurent les deux entrepreneurs. La start-up devient propriétaire des modes d’extraction et des formulations certifiées Ecocert. Objectif : valoriser ces fameux antioxydants issus de la vigne.
Une première production de 30 000 unités
L’aventure démarre véritablement en juin 2014 avec un premier prélèvement. Un hectare de vignes est taillé à la main pendant deux à trois jours au moment de la floraison. La récolte donne naissance, un an plus tard, à une eau florale, un extrait aqueux et un macérat huileux de vignes bio constituant l’essentiel d’une ligne de soins du corps. La première production atteint 30 000 unités. « La clientèle apprécie l’esprit local de nos produits de bien-être naturels pour lutter contre le vieillissement ». L’an dernier, une deuxième récolte a permis d’élargir la gamme avec des soins du visage, toujours sans sulfate et sans allergène. Sarmance propose dorénavant une huile sèche, une crème visage, une eau micellaire, un shampoing gel douche, un gel lavant pour les mains et un lait nourrissant pour le corps… dont la fraîcheur veut rappeler celle du Muscadet.
Pour créer leur entreprise, le duo a été soutenu par l’incubateur Atlanpole, la fondation Crédit Mutuel, le réseau Entreprendre, le Fonds Pays de la Loire Territoires d’innovation et BPIFrance. La PME est animée par une démarche de terroir, puisqu’une vingtaine d’entreprises locales ont été sollicitées pour le conditionnement réalisé à base d’algues, le packaging et les PLV.
Mais Sarmance n’en est qu’à ses débuts. Pour se développer et espérer atteindre un premier chiffre d’affaires de 300 000 € cette année, la marque compte lever 250 000 à 400 000 € auprès d’investisseurs et étendre son réseau de distribution. Il devrait passer de 100 à 150 points de vente en 2016, le long de la Loire, du Mont Gerbier de Jonc à l’estuaire, et en région parisienne « dans les spas, hôtels, gîtes, belles tables, épiceries fines, cavistes sensibles au bien-être et à nos engagements environnementaux et, bien sûr, dans les pharmacies où nous organisons des animations », explique Benjamin Bellet, qui peaufine un site de vente en ligne et caresse l’espoir d’une valorisation d’un nouveau type d’actif.