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© Getty Images
Pénuries de médicaments : un manque de courage politique pour y faire face ?
Dans un billet publié le 4 décembre 2023, la présidente de l’association UFC-Que choisir tacle la charte d’engagement des acteurs de la chaîne du médicament. Et s’interroge sur un « manque de courage politique ».
Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’association UFC-Que choisir, n’y va pas avec le dos de la cuillère. Dans son billet publié le 4 décembre 2023 et intitulé « Pénuries de médicaments… ou manque de courage politique ? », elle n’hésite pas à écrire : « Le ministre de la Santé, qui déplore la dérégulation du secteur, vient de faire adopter aux acteurs de la filière une charte reposant sur leur simple bonne volonté. Des mesures contraignantes seraient plus à propos qu’une charte gentillette ».
Pour Marie-Amandine Stévenin, le ministre « aurait pu œuvrer pour une extension des pouvoirs de police sanitaire de l’Agence nationale de sécurité du médicament [ANSM, NdlR], comme le prévoit le projet de loi de financement de la Sécurité sociale ». En effet, le PLFSS pour 2024 prévoit d’élargir les compétences de l’ANSM grâce à un amendement de la députée Stéphanie Rist. La disposition devrait d’ailleurs être applicable dès début janvier 2024.
Mais non. « Le ministre s’est contenté de réunir les acteurs du médicament (l’ANSM, l’ordre et la fédération des syndicats des pharmaciens, les entreprises du médicament, les génériqueurs, les logisticiens de santé, et les grossistes-répartiteurs), qui ont adopté le 22 novembre une charte « pour un accès équitable des patients aux médicaments ». Or, une charte n’a aucun effet contraignant », explique-t-elle.
La présidente de l’UFC-Que choisir pointe également un autre article du PLFSS qui prévoit qu’un décret définisse le « délai » durant lequel une pharmacie d’officine ou à usage intérieur est dans l’incapacité de dispenser un médicament (article 72 sur les leviers d’épargne de médicaments en cas de ruptures d’approvisionnement). Or, la durée d’indisponibilité d’un produit de santé est déjà définie à 72 heures dans le Code de la Santé publique, relève Marie-Amandine Stévenin . « Il serait inacceptable que cette durée soit allongée par décret, ce qui aurait pour effet mécanique de classer moins de médicaments en rupture d’approvisionnement ! », ajoute-t-elle. Et de conclure : « Je le dis au ministre de la Santé : un tel » Cachez cette rupture d’approvisionnement que je ne saurais voir » serait intolérable ».
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