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© Un colloque au Sénat a suscité le débat sur l’existence de déserts pharmaceutiques - DR
Territoires : le spectre des déserts pharmaceutiques
Pour la première fois, une étude rendue publique en septembre dernier met en lumière les zones de tension concernant l’approvisionnement des officines en médicaments. L’étude coordonnée par l’association Efferve’sens a été présentée vendredi 4 novembre lors d’un colloque organisé au Sénat.
La méthodologie de cette étude portant sur la région Rhône-Alpes fait intervenir les facteurs temps et distance, utilisant la modélisation du réseau routier et la vitesse.
« Dans le département de l’Ardèche, par exemple, 14 000 personnes se trouvent au minimum à 15 kilomètres d’une officine, et 68 communes sont concernées par cette situation », rapporte Kévin Phalippon, docteur en pharmacie et président d’Efferve’Sens.
Cette étude a permis par ailleurs de faire des projections afin d’identifier les impacts de fermeture d’officines au niveau des territoires.
« Que les pharmaciens soient en difficulté à cause de la pénurie de médecins, cela n’est vrai qu’en partie, estime Olivier Rozaire, président de l’URPS Pharmaciens Auvergne Rhône-Alpes. Quand les médecins s’en vont, les pharmaciens continuent encore un certain temps leur activité. Ce qui accentue la difficulté, c’est lorsque la population va se soigner ailleurs. Il faut réfléchir à comment restructurer l’offre de soins dans ces territoires ».
« Les territoires où il y a des problèmes sont exceptionnels, estime Gilles Bonnefond, président du syndicat USPO. Nous, pharmaciens, avons accepté les règles. On ne peut pas s’installer n’importe où. Il y a des quotas de population et nous n’y dérogeons pas. Il y a seulement à gommer des surnombres d’officines en centre-ville ».
Egalement présent à ce colloque, Alain Poulet, secrétaire général de Seniors Autonomie et ancien directeur de la CPAM de la Loire, s’est prononcé en faveur du conventionnement sélectif pour les médecins, en fonction des zones où ils seraient installés. Concernant l’ « évaporation » des diplômés en pharmacie au sortir des études, il estime qu’ « il faudrait leur imposer l’obligation de service pour rembourser l’investissement collectif » dans la formation des officinaux.
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