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Economie : ce que veut le ministre de la Santé pour les pharmaciens
Enfin. Le 13 décembre 2023, le ministre de la Santé a adressé aux syndicats pharmaceutiques sa lettre de cadrage relative à l’avenant qui doit être négocié avec l’Assurance maladie. Au menu : élargissement des missions des pharmaciens, mais aussi réduction des volumes de médicaments et désensibilisation de la rémunération de la profession aux prix des médicaments.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont reçu ce matin la lettre de cadrage, tant attendue, d’Aurélien Rousseau. Une lettre « riche et dense », selon Philippe Besset, président de la FSPF, d’après le ministre qui a rapporté ses propos ce matin. Une lettre qui satisfait « à moitié » Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, compte tenu de points abordés comme la délivrance à l’unité ou la réduction des volumes. En effet, la régulation des volumes et la délivrance à l’unité font partie des priorités définies par le ministre.
Prévention et sevrage tabagique
Dans une première partie, le ministre souhaite renforcer le rôle des pharmaciens en matière de prévention notamment avec la prescription d’antibiotiques pour les angines et cystites comme le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 le prévoit. Aux syndicats et à l’Assurance maladie de fixer « une rémunération adaptée ». « Cette évolution du rôle du pharmacien est historique et doit par ailleurs permettre de participer à la dynamique de la rémunération des pharmaciens d’officine », écrit le ministre. Le futur avenant doit aussi permettre de mettre en œuvre les nouvelles interventions des officinaux en matière de sevrage tabagique.
Pertinence des soins
Le ministre attend cependant que les pharmaciens contribuent à la régulation des volumes de médicaments basée sur la pertinence des soins, « au même titre que les autres professionnels de santé ». Pour rappel, la pertinence des soins fait partie des négociations entre l’Assurance maladie et les médecins libéraux. Il s’agit donc de « relancer » les outils existants comme les prestations d’accompagnement des patients chroniques et des femmes enceintes, mais aussi de mettre en place des entretiens pour les patients sous traitement d’opioïdes. L’avenant doit aussi « contribuer à améliorer le taux de pénétration des biosimilaires ». Il doit également permettre aux pharmaciens de participer à la réduction de la polymédication des personnes âgées, un point qui figure aussi au programme des négociations des médecins libéraux.
Désensibilisation de la rémunération des prix des médicaments
Le futur avenant doit aussi « poursuivre l’objectif de désensibilisation de la rémunération des pharmaciens aux prix des médicaments », initié en 2012. Ce qui doit, selon le ministre, se traduire par une valorisation des honoraires de dispensation et le renforcement de l’acte de dispensation et de conseil des pharmaciens. « Cette décorrélation devient d’autant plus nécessaire du fait de la dynamique des médicaments onéreux en ville ».
Délivrance à l’unité des médicaments et dispositifs médicaux
La lettre de cadrage met aussi en avant « la pertinence de la délivrance » et la lutte contre les pénuries de médicaments. Les mesures d’épargne dans un contexte de tensions d’approvisionnement du PLFSS 2024 devront donc figurer dans l’avenant, ainsi que la délivrance à l’unité des médicaments et dispositifs médicaux, autre disposition du PLFSS. À noter que le ministre insiste de nouveau dans sa lettre sur la délivrance à l’unité par rapport au gaspillage des médicaments et les enjeux environnementaux. L’avenant devra donc mettre en œuvre les dispositions législatives ainsi que des leviers d’incitation « à la délivrance d’un nombre limité de boîtes en une seule dispensation ». À noter que la lutte contre l’antibiorésistance et la lutte contre la fraude en particulier pour les médicaments chers figurent dans les orientations de la lettre de cadrage.
Maintien d’une offre officinale de proximité
Dernier point abordé dans la lettre de cadrage : le maillage territorial. Le ministre souhaite des analyses des faiblesses du maillage officinal qui pourraient « être élargies à une analyse prospective du réseau officinal » dans « la perspective de conserver une offre officinale de proximité sur l’ensemble du territoire ». L’avenant serait une opportunité pour disposer de cette expertise et créer « un dispositif partagé » avec les Agences régionales de santé et les Caisses primaires d’assurance maladie pour définir « les besoins des officines identifiées en difficulté dans les territoires fragiles ».
En conclusion, le ministre explique qu’il sera « particulièrement attentif aux dynamiques de financiarisation qui pourraient concerner de près ou de loin le secteur des officines, afin de préserver les principes d’autonomie et d’indépendance qui sont au cœur de cette activité ».
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