Exercice musclé !
Nous Nous sommes faufilés dans les coulisses des pharmacies XXL pour comprendre leur organisation, leur stratégie, leurs différences… La scène que vous allez découvrir se joue avec huit titulaires et réserve bien des surprises…
Elles réalisent plus de 4 M€ TTC de chiffre d’affaires, et peuvent dépasser les 10 M€… Alors qu’à l’échelle nationale, le chiffre d’affaires moyen d’une officine est évaluée à 1,5 M€HT. Les grosses pharmacies fascinent. Et renvoient à l’image d’épinal de la vaste surface de vente, des prix bas, de la para à gogo… Une image qui n’est plus forcément le reflet de la réalité.
Elles sont en général implantées en centre commercial ou au cœur d’une grande ville
VRAI, MAIS…
Ces situations, générant beaucoup de trafic, sont stratégiques. à la Pharmacie du Trianon à Parly 2, Simon Despagne reconnaît que son emplacement a joué un rôle central dans la croissance de son CA, d’environ 15 M€TTC aujourd’hui. « Nous avons la chance d’être installés dans un centre commercial doté d’un fort pouvoir d’attractivité sur toute la région. » Cependant, on trouve aussi des affaires importantes en milieu périurbain et rural. Exemple à Troyes où la Pharmacie du 1er mai de Luc Seigneur est la plus grande de la ville. Or, elle est située en périphérie, sur une grande avenue où il y a beaucoup de passages de voitures. La Pharmacie Principale à Saint-Julien-en-Genevois en Haute-Savoie, est quant à elle localisée dans une petite ville de 12 000 habitants où elle doit faire face à la concurrence de trois autres officines. « Nous sommes à 500 m de la frontière suisse, explique la co-titulaire Sandrine Barthelemy. Nous avons donc une clientèle de passage et beaucoup de Suisses qui viennent acheter leurs médicaments moins chers en France. »
La taille du CA est proportionnelle à la surface de vente
VRAI ET FAUX
Cette prime à la taille s’est vérifiée chez Simon Despagne. « De 2010 à 2013, notre CA est resté stable, autour de 13 M€, se souvient le titulaire. Le fait d’agrandir le point de vente de 165 à 240 m2 nous a clairement permis de franchir un cap puisque nous avons gagné en deux ans plus de 2 M€ de CA. » Mais là encore, on trouve des exceptions pour confirmer la règle. La Pharmacie de la Déesse à Lille en est une. Cette officine a vu son CA passer de 1,2 M€ à 12 M€ entre 2008 et 2015, avec une surface de vente de… 50 m2. Un tour de force que le titulaire, Pascal Lesne, a réussi en passant sous enseigne Lafayette. « Le fait d’être systématiquement la pharmacie la moins chère sur notre zone de chalandise, et de proposer chaque mois une vingtaine de promotions nous a permis de doubler notre chiffre d’affaires tous les ans jusqu’en 2013 », confie-t-il.
Les grandes pharmacies ont une croissance plus importante…
VRAI
Cette règle se vérifie dans la plupart des cas comme le reconnaît Emmanuel Leroy, directeur du réseau Pharmacies de KPMG en Ile-de-France. « Dans nos moyennes professionnelles, on observe effectivement cette prime à la taille puisque les grandes officines ont enregistré l’an dernier une croissance de 1,4 % de leur CA, alors que les officines de moins de 1,1 M€ de CA ont, elles, vu leur CA baisser de 1,4 %. » La Pharmacie Lafayette de la Déesse à Lille a, quant à elle, enregistré + 900 % à son compteur, entre 2008 et 2015.
Elles affichent de meilleurs résultats
FAUX
Le résultat des officines n’a pas grand chose à voir avec leur taille. « D’autant plus que les grandes officines se distinguent par des charges de personnel plus importantes, qui représentent en moyenne 11,5 % du CA, alors que dans une officine de moins d’1,1 M€, la masse salariale ressort à 10,9 % », souligne Emmanuel Leroy de KPMG. Les grandes officines doivent aussi assumer des frais généraux (loyer, assurances, frais bancaires, honoraires…) plus élevés qui pèsent sur leur bilan.
Les grosses affaires sont plus solides
VRAI, MAIS…
Même s’il est difficile d’apporter une réponse tranchée, les grandes pharmacies se distinguent effectivement par une plus grande solidité. « À condition toutefois que les titulaires n’aient pas surpayé leur ticket d’entrée, précise Emmanuel Leroy de KPMG. Il arrive en effet que pour s’offrir un bel emplacement et un CA conséquent, certains titulaires soient amenés à payer très cher une performance commerciale de gestion qui se révèle décevante au final. Ce faisant, ils se retrouvent avec des officines qui ont des difficultés à dégager les ressources suffisantes afin de rembourser l’emprunt », poursuit l’expert-comptable. Diriger une grande officine n’épargne toutefois pas des soubresauts qui touchent la profession. « Comme tout le monde, nous avons été impactés par la baisse du prix des médicaments, le ralentissement sur les prescriptions et l’arrivée des génériques, reconnaît Luc Seigneur. Cela s’est traduit par une baisse significative de notre CA, passé de 13 à 10 M€ en 2010. Et depuis cette date, l’activité reste stable. »
À partir de 4 M€, le titulaire n’est plus au comptoir
FAUX
à la Pharmacie Prado-Mermoz qui réalise 32 M€ de CA (voir page 23), les deux titulaires en charge de l’approvisionnement sont en permanence sur le point de vente afin de ne pas perdre le fil avec le cœur du métier. À la Pharmacie du Trianon, les quatre titulaires se relaient au comptoir pendant les heures dites « extrêmes », en début de matinée, pendant la pause repas de l’équipe, et avant la fermeture à 21 heures. à la Pharmacie du 1er Mai à Troyes, Luc Seigneur a confié le management de ses 39 collaborateurs à une associée qui dirige une autre pharmacie afin de rester très présent au comptoir. Il lui arrive fréquemment de servir jusqu’à 40 clients par jour.
Les grosses officines se sont forgées une image de prix bas
VRAI
C’est ce qui déclenche des progressions de CA parfois impressionnantes. Dans les affaires à plus de 10 M€, les prix planchers s’appliquent sur toute l’offre. Ou presque. À Troyes, Luc Seigneur s’est mis au diapason de la concurrence. Il y a en effet sur sa zone de chalandise une pharmacie Lafayette, des parapharmacies, et des enseignes comme Sephora, Marionnaud ou Leclerc… « J’applique donc une alchimie qui véhicule une image de prix bas aux yeux des clients, tout en conservant une bonne marge », confie celui qui s’aligne systématiquement sur les prix les plus bas pour les 200 ou 300 références les plus connues. « Sur tout le reste, je pratique des prix de marché qui me permettent au final de conserver une marge supérieure à 30 %. » Une marge que Luc Seigneur préserve aussi grâce à une politique d’achats basée sur les volumes afin d’obtenir les meilleures conditions du marché.
Le vaste choix est une des clés de leur succès
VRAI, SAUF…
On trouve dans les grandes pharmacies toutes les marques leaders en para et OTC, et bien d’autres encore. « Depuis toujours, nous pratiquons une politique de stock large pour tous les médicaments, l’OTC et les génériques, ce qui nous permet d’avoir moins de 1 % de manquants », souligne Pierre-Yves Chevalier, co-titulaire avec Philippe Auvray de la Pharmacie du Val Saint-Jean à Saint-Lô dans la Manche. Leur pharmacie propose également un large choix sur tous les produits leaders en parapharmacie. En revanche, sur tout ce qui est “conseil”, les titulaires se montrent beaucoup plus sélectifs en ne référençant qu’une seule gamme par univers : Pranârom pour l’aromathérapie, Arkopharma pour la phytothérapie… « Nous pouvons ainsi obtenir de meilleures conditions et jouer la carte de l’expertise. »
Ces pharmacies misent avant tout sur la para
VRAI ET FAUX
« La parapharmacie occupe désormais 90 % de ma surface de vente, et même si la seule délivrance de médicaments ne nous permet plus aujourd’hui de bien faire évoluer notre métier, notre positionnement reste médical, assure Luc Seigneur. Toute mon équipe est concentrée sur l’essentiel, qui est de délivrer des médicaments et des conseils associés afin d’offrir la meilleure prise en charge possible à nos patients. C’est ça le vrai facteur de fidélisation… » Pour se différencier, les grandes officines développent aussi de nouveaux services. Dans sa pharmacie, Sandrine Barthelemy propose des bilans de santé et sportifs réalisés par la diététicienne diplômée qu’elle a embauchée. « Nous mesurons également la tension et la glycémie, et préparons les piluliers pour une quinzaine de travailleurs handicapés résidant dans un foyer situé à côté de la pharmacie », complète la titulaire qui envisage cette année de développer la livraison à domicile. Luc Seigneur organise, lui, des entretiens individuels et des ateliers de groupe sur la nutrition, le tabac, le cholestérol, l’oncologie, la cancérologie, l’asthme…, qui sont animés à chaque fois par un collaborateur référent et diplômé.
Le cœur de métier est loin de leurs préoccupations
FAUX
Chez Philippe Bobin, titulaire avec Patrick Dupret de la Pharmacie du KM 400 à Mâcon en Saône-et-Loire, le conseil relève même de « l’obsession ». « Sur ce point, je suis intransigeant. Il est pour moi inconcevable qu’un client venu acheter une boîte de paracétamol reparte sans avoir été questionné et sensibilisé à la posologie. » Pour assurer un conseil de qualité, Philippe Chanel, titulaire avec François Nadolny à Châtillon-sur-Chalaronne dans l’Ain, a attribué une spécialisation à chacun de ses collaborateurs. « Dans mon équipe, j’ai trois experts en dermo et en douleur, deux pour le MAD et l’orthopédie, un pour le vétérinaire et la mycologie… », énumère-t-il.
À la Pharmacie du Trianon, Simon Despagne et ses associés ont acté leur changement de business model en accentuant le rôle du conseil, et en demandant à leur équipe de parapharmacie d’investir le point de vente. « Nous avons désormais en permanence dans l’espace para trois conseillères dermo et deux diététiciennes. » Dans cette redistribution, les préparateurs et pharmaciens se sont recentrés sur la délivrance de médicaments et le conseil associé. « Ce nouveau mode d’organisation visait à mettre les gens les plus compétents au sein de chaque pôle, afin d’avoir une qualité de conseil professionnelle. »
La pression exercée par les aspects financiers est forte
VRAI
Philippe Bobin aime cette pression que génère la gestion d’une grande officine. Une pression qu’il a appris à maitriser avec méthode, en développant lui-même sur Excel un programme de modélisation de son compte de résultats. Le titulaire a réussi à rembourser en sept ans le prêt qu’il avait contracté sur quinze ans. « Cette gestion saine nous permet aussi d’afficher une marge bien supérieure à 30 %, et de disposer d’une trésorerie qui nous permet d’investir. Ainsi, nous faisons des travaux tous les ans pour moderniser notre point de vente. » Pour passer son enseigne Lafayette, Pascal Lesne se souvient que « l’amorçage a été très compliqué. Il a en effet fallu que j’investisse tout de suite dans un stock important et disproportionné par rapport à mon CA de l’époque. » Une stratégie qui a clairement pesé sur sa trésorerie. « Il m’a fallu trois ans pour atteindre le seuil critique de 6 M€ et retrouver une trésorerie positive. Et même si depuis, la situation est plus confortable, je fais toujours très attention au pilotage des achats et des stocks car la moindre erreur se paye cash », confie celui qui est en contact au quotidien avec son comptable.
Plus le ca grossit, plus il est difficile de manager
VRAI
« Gérer une équipe de seize personnes se révèle beaucoup plus compliquée que d’avoir à diriger cinq collaborateurs », reconnaît Philippe Chanel. Un constat partagé par Pascal Lesne. Dans son officine, il a même fait appel à un coach en management pour convertir sa pharmacie au modèle de l’entreprise libérée et ainsi mieux manager une équipe qui est passée de 4 à 30 collaborateurs en dix ans.
Face à une équipe importante, il faut être un minimum directif
FAUX
Dans son officine, Philippe Bobin applique le conseil managérial que lui a un jour donné Guy Roux, l’ancien entraîneur de l’équipe de football d’Auxerre : « Si tu n’aimes pas ton équipe, tu ne pourras pas l’amener où tu le souhaites. » Le titulaire n’a pas de bureau attitré, juste un petit espace ouvert de 2 m2 situé à côté des comptoirs. « En étant en permanence au milieu de mon équipe, je suis au courant de tout et je peux cultiver une vraie proximité. » Comme un entraîneur de football, Philippe Bobin privilégie l’esprit d’équipe. « Les primes individuelles attribuées deux fois par an ne sont distribuées que si l’objectif global fixé à l’équipe est atteint. » Sur le plan managérial, Pascal Lesne applique, lui, les préceptes de l’entreprise libérée. « C’est toujours moi qui fixe le cap et donne les directives, note-t-il. Mais désormais, c’est un comité de pilotage composé de cinq collaborateurs qui, en s’appuyant sur les réflexions de toute l’équipe, est chargé de trouver les solutions qui vont nous permettre d’atteindre l’objectif attendu. » Par exemple, il a demandé à son comité de résoudre un problème de communication au sein de l’équipe. Après réflexion, a été préconisée la mise en place d’un cahier qui centralise les informations, et que tout le monde doit consulter le matin en arrivant.
Les grosses officines peuvent se passer d’un groupement
FAUX
Si leur taille importante leur permet de négocier de bonnes conditions auprès des laboratoires, cela ne suffit plus pour appréhender l’avenir. Pour asseoir son développement dans les années qui viennent, Philippe Chanel compte sur son groupement Pharmactiv. Sa pharmacie va d’ailleurs passer au concept global de « European Pharmacy Network ». Philippe Bobin attend, lui aussi, beaucoup de PharmaVie. « Je sais que par l’intermédiaire de Phœnix Pharma, qui coopère étroitement avec 14 000 pharmacies en Europe, nous entrerons dans une nouvelle dimension en matière d’achats et de services. » Ainsi, il fait la part belle dans son officine aux MDD de son groupement. De son côté, Luc Seigneur fonde beaucoup d’espoir sur la plateforme d’information santé en ligne que HPI, son groupement, est en train de développer. « Elle permettra aux patients de retrouver leur pharmacie sur la toile et de consulter toutes les informations sur leur état de santé, qui seront hébergées dans un coffre-fort personnalisé et sécurisé. La plateforme proposera également des consultations en ligne avec nos pharmaciens par l’intermédiaire de la visio. »
Pour leurs achats, elles préfèrent négocier elles-mêmes auprès des labos.
VRAI, MAIS…
Si historiquement, pour obtenir de meilleures conditions que leur groupement, les titulaires de grosses officines ont l’habitude de gérer toutes leurs commandes en direct, la tendance est au gain de temps et de praticité. à la Pharmacie du Trianon par exemple, les titulaires s’appuient sur les contrats négociés avec les laboratoires par la centrale de référencement de PharmaBest, un groupement qui fédère une cinquantaine des plus grosses officines françaises. « Nos contrats intègrent, en outre, des plans de trade marketing avec de nombreuses mises en avant. Ces opérations sont attachées à des volumes d’achats à réaliser, avec des conditions commerciales particulières. Il y a donc dans ce système quelque chose de très vertueux car il génère une réelle dynamique sur le point de vente », estime Simon Despagne. Même son de cloche chez Philippe Chanel (Pharmactiv) qui va même jusqu’à ne pas recevoir les laboratoires OTC qui ne sont pas référencés par la centrale d’achats Centractiv.
Les titulaires de grandes pharmacies sont mieux rémunérés
VRAI, SI…
Il existe effectivement des différences significatives de rémunération entre les titulaires des grandes officines et les autres. « Les écarts peuvent même aller du simple au double par rapport à une officine de taille moyenne quand les titulaires ont fini de rembourser l’emprunt », observe Emmanuel Leroy de KPMG. Si le remboursement n’est pas terminé, il est beaucoup plus compliqué d’établir cette corrélation car les titulaires doivent consacrer une partie de la performance commerciale de gestion au remboursement de leur emprunt. « Et ce, au détriment de leur rémunération, qui n’est alors pas très éloignée de celle des titulaires exerçant dans une pharmacie moyenne. »
Ils envisagent l’avenir avec sérénité
VRAI
Leur optimisme est cependant mesuré. Pour Vincent Despagne, la principale problématique dans les années qui viennent sera logistique. Objectif : acheminer plus rapidement les produits sur le point de vente. « Les clients étant de plus en plus exigeants en termes de référencement, nous allons devoir progresser dans ce domaine car pour l’instant, d’autres acteurs économiques comme la GMS sont bien meilleurs que nous sur ce point. » Pour relever ce challenge, il a recruté un professionnel de la logistique. Pour préparer l’avenir, Pascal Lesne vient, lui, de transférer son officine dans un nouveau local de 300 m2 qui lui permet d’exposer quatre fois plus de références que sur son ancien point de vente de 50 m2. Philippe Chanel passera lui aussi l’an prochain par la case transfert en investissant un nouveau local de 500 m2 où 300 m2 seront dédiés à l’espace de vente. « Dans ce nouvel écrin, nous avons prévu d’installer un showroom dédié aux MAD et nous pourrons ainsi capitaliser sur le bar santé et beauté de Pharmactiv, qui sera installé dans l’espace dermo-cosmétique », annonce le titulaire. Les études géomarketing réalisées afin d’évaluer l’impact du transfert ont fait ressortir, dans la version la plus pessimiste, une évolution comprise entre 10 et 15 % sur trois ans.
L’EXPERT
Emmanuel Leroy
Directeur du réseau pharmacies de KPMG en Île-De-France
Témoignages
David Abenhaim
Pharmacie Prado-Mermoz à Marseille
→ Chiffre d’affaires 32 M€
Pascal Lesne
Pharmacie de la Déesse à Lille
→ Chiffre d’affaires 12 M€
Philippe Chanel
Pharmacie Chanel à Châtillon-sur-Chalaronne
→ Chiffre d’affaires 4,2 M€
Luc Seigneur
Pharmacie du 1er mai à Troyes
→ Chiffre d’affaires 10 M€
Philippe Bobin
Pharmacie du Km 400 à Mâcon
→ Chiffre d’affaires 4,7 M€
Pierre-Yves Chevalier
Pharmacie du Val Saint-Jean à Saint-Lô
→ Chiffre d’affaires 4,3 M€
Sandrine Barthelemy
Pharmacie Principale à Saint-Julien en Gennevois
→ Chiffre d’affaires 4,7 M€
Simon Despagne
Pharmacie du Trianon à Parly 2
→ Chiffre d’affaires 15,3 M€
PHARMACIE DU TRIANON À PARLY 2 (78)
→ Groupement PharmaBest
→ Surface de vente 240 m2
→ Équipe 40 personnes
→ Chiffre d’affaires 15,3 M€TTC
→ Répartition du CA
• 30 % de médicaments remboursables
• 10 % de médication familiale
• 60 % de parapharmacie
PHARMACIE DU 1ER MAI À TROYES (10)
→ Groupement HPI
→ Surface de vente 300 m2
→ Équipe 39 personnes
→ Chiffre d’affaires 10 M€TTC
→ Répartition du CA
• 65 % de médicaments remboursables
• 10 % de médication familiale
• 25 % de parapharmacie
FORMATION
C’est devenu l’un des nerfs de la guerre dans les pharmacies XXL, tant sur la para que sur les pathologies.
4 M€
Une grosse officine, soit plus du double de la moyenne nationale se situant à 1,51 M€ HT selon KPMG.
FOCUSTrajectoire hors du commun
Avec un chiffre d’affaires actuel de 32 M€ – contre 6 il y a 15 ans – la pharmacie Prado-Mermoz à Marseille figure en bonne place dans le Top 10 des plus grandes pharmacies françaises. Retour sur un parcours qui laisse rêveur…
Installée au cœur de l’un des quartiers les plus chics de Marseille, la pharmacie Prado-Mermoz a toujours bénéficié d’un environnement commercial et médical de qualité. C’est donc à partir d’une base solide que les trois associés, Pierre Renault, David Abenhaim, et Bruno Giannone, décident en 2001 d’adopter une politique de prix agressive. Non sans risque… « Nous avons pris le parti de répercuter intégralement à nos clients les conditions tarifaires négociées auprès des laboratoires, et en acceptant d’être un peu moins gourmands sur nos marges », précise David Abenhaim. La première étincelle se produit en 2002, lorsque les titulaires investissent dans une première tranche de travaux pour faire passer la surface de vente de 190 à 300 m2. « L’effet a été immédiat puisque nous sommes passés en six ans de 6 à 17 M€ de CA », se souvient David Abenhaim. Le deuxième étage de la fusée est lancé en 2011, avec le rachat du magasin voisin, séparé par une petite cour, pour y installer une parapharmacie de 400 m2. Bingo ! Cinq ans après, le CA est passé de 17 à 32 M€. La dynamique se poursuit avec la construction l’été dernier d’un bâtiment de 80 m2 à la place de la cour. La pharmacie s’étale désormais sur une surface de 800 m2. Le parcours client a été construit pour aller progressivement de la beauté vers la santé, les 23 comptoirs de délivrance et les 6 caisses de sortie se situant au fond du point de vente. Dans l’univers parapharmacie, six esthéticiennes, trois diététiciennes et un coach en diététique sportive sont là pour conseiller le client.
Croix verte revendiquée.
Ce sont 26 pharmaciens qui sont chargés de délivrer les ordonnances. « Nous n’avons jamais cessé de revendiquer la Croix Verte, assure David Abenhaim. Le médicament représente d’ailleurs toujours 38 % de notre CA. » Tous les pharmaciens de l’équipe ont développé des spécialités en homéopathie, médecine douce, orthopédie ou matériel médical, avec pour objectif d’apporter des conseils de qualité. Chaque collaborateur suit en moyenne une formation par semaine. Lorsqu’on lui demande s’il est plus compliqué de diriger une pharmacie de 6 ou 30 M€ de CA, le titulaire répond par l’affirmative.
« Évidemment que les choses se compliquent lorsque vous passez de 20 à 49 collaborateurs et que vous devez exposer 300 laboratoires au lieu de 100… Ceci dit, toutes ces évolutions ont été progressives. » Entrepreneurs dans l’âme, les titulaires n’ont pas hésité à anticiper, et à voir grand. Quand la pharmacie a eu besoin d’un robot, ils en ont acheté deux… Quand elle a eu besoin d’un dépôt de 300 m2, ils en ont pris un de 1 500 m2… « Notre croissance nous a permis de ne jamais être étranglé sur le plan financier, et de pouvoir investir afin d’avoir un outil de travail au top. » Pharmacien, David Abenhaim est aussi un commerçant décomplexé qui parle volontiers de magasin pour évoquer son officine. L’avenir ? Le président du groupement PharmaBest l’envisage centré autour du consommateur et compte notamment sur le passage à une signalétique d’enseigne pour encore mieux recruter.
14,8 %
C’est le nombre d’officines en France dont le CA dépasse les 2,2 M€HT (source KPMG Moyennes professionnelles 2016).
PHARMACIE DE LA DÉESSE À LILLE (59)
→ Groupement Lafayette
→ Surface de vente 300 m2
→ Équipe 30 personnes
→ Chiffre d’affaires 12 M€TTC
→ Répartition du CA
• 20 % de médicaments remboursables
• 20 % de médication familiale
• 60 % de parapharmacie
PARADOXE
Le digital est assez peu cité parmi les évolutions à prévoir dans les grosses pharmacies. La vente en ligne est proposée par certaines mais sans grand succès.
PHARMACIE DU KM 400 À MÂCON (71)
Groupement PharmaVie
→ Surface de vente 250 m2
→ Équipe 14 personnes
→ Chiffre d’affaires 4,7 M€TTC
→ Répartition du CA
• 50 % de médicaments remboursables
• 30 % de médication familiale
• 20 % de parapharmacie
PHARMACIE CHANEL À CHÂTILLON-SUR-CHALARONNE (01)
Groupement Pharmactiv
→ Surface de vente 100 m2
→ Équipe 16 personnes
→ Chiffre d’affaires 4,2 M€TTC
→ Répartition du CA
• 74 % de médicaments remboursables
• 14 % de médication familiale
• 12 % de parapharmacie
FONDS DE ROULEMENT
Pour Emmanuel Leroy de KPMG, il doit être l’objet de toutes les attentions dans les grandes officines. La différence entre les dettes fournisseurs et le stock + les créances clients doit tendre vers zéro.
PHARMACIE PRINCIPALE À SAINT-JULIEN EN GENNEVOIS (74)
→ Groupement PHR
→ Surface de vente 90 m2
→ Équipe 17 personnes
→ Chiffre d’affaires 4,7 M€TTC
→ Répartition du CA
• 48 % de médicaments remboursables
• 29 % de médication familiale
• 23 % de parapharmacie
PHARMACIE DU VAL SAINT-JEAN À SAINT-LÔ (50)
→ Groupement Giropharm
→ Surface de vente 100 m2
→ Équipe 14 personnes
→ Chiffre d’affaires 4,3 M€TTC
→ Répartition du CA
• 75 % de médicaments remboursables
• 15 % de médication familiale
• 10 % de parapharmacie
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