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Projet d’ordonnance sur le réseau à revoir

Publié le 8 décembre 2016
Par Loan Tranthimy
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C’est un texte martyr. Il y a certes une volonté de simplification, mais il y a beaucoup d’imprécisions sujettes à interprétation.   » Alain Delgutte, président du Conseil central de la section A de l’Ordre des pharmaciens ne mâche pas ses mots. Le projet d’ordonnance promis par Marisol Touraine pour simplifier les règles de transfert et de regroupement comporte trois orientations principales qui risquent de déréguler le réseau : les nouvelles méthodes de recensement de la population, les mesures dérogatoires autorisant notamment l’ouverture d’officines dans les aéroports, les quartiers d’affaires, les zones touristiques et les zones commerciales, et les pharmacies multisites. «   Ce texte rappelle l’importance de la population résidente, rappelle aussi que l’ARS doit regarder la cartographie pour connaître les zones fragiles et s’adapter aux territoires. Mais par dérogation un pharmacien pourra s’installer n’importe où. On revient trente ans en arrière », martèle Gilles Bonnefond, président de l’USPO. « On va encore affaiblir les pharmacies les moins attractives commercialement : celles des zones rurales et des petits villages », renchérit Albin Dumas. Le président de l’Association des pharmacies rurales (APR) dénonce aussi dans le texte, la possibilité de transfert ou de regroupement d’une officine vers une maison de santé pluri-professionnelle. «   Il suffira qu’un maire influent ait réussi à créer sa maison de santé pour déstabiliser le réseau officinal. La définition même de la zone fragile est imprécise et cela risque de fragiliser les zones qui ne le sont pas réellement   », ajoute Philippe Gaertner, président de la FSPF. Dernier point de blocage : la possibilité pour une officine de disposer de deux sites dans des zones sous-denses, après un regroupement ou la fermeture d’une autre officine. « Ce sont des mesures contre-productives qui décourageront les jeunes pharmaciens. Concernant les zones rurales, les incitations passent avant tout par les mesures fiscales qui n’existent pas dans ce projet   », ajoute Albin Dumas. Tout comme l’Ordre qui planche actuellement sur les propositions d’amélioration, les syndicats ont jusqu’au 23 décembre pour amender cette première mouture. 

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