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« Pourquoi j’ai choisi d’ouvrir la nuit »
« Après la fac, on m’a proposé un poste de nuit dans une grosse officine de Troyes ouverte 24 heures sur 24. Les premiers temps ont été difficiles, puis j’y ai pris goût. A tel point que j’ai eu envie de le faire à mon compte. Il n’a pas été facile de convaincre les banquiers de la pertinence de mon projet, mais j’ai fini par le concrétiser, au Mans. Depuis le 1er septembre, j’accueille mes clients jour et nuit : l’officine, qui compte un autre pharmacien, deux préparatrices et un apprenti, reste donc ouverte 24h/24 et 7j/7. Mon bureau au sous-sol, l’officine elle-même et mon logement, au-dessus de la pharmacie, sont équipés d’une sonnette. La nuit, quand ça sonne, je descends accueillir les patients comme si je recevais des invités. Car si j’ai choisi d’ouvrir en nocturne, je répète que c’est, avant tout, parce que c’est une manière de travailler que j’adore. Les patients sont plus enclins à parler et j’apprends beaucoup auprès d’eux. Professionnellement, c’est très stimulant : il faut contacter des médecins en urgence, trouver toutes sortes de solutions pour dépanner. Par exemple, expliquer à une mère ayant perdu une pipette de Doliprane comment donner le bon dosage à son enfant. Entre autres anecdotes, il est arrivé qu’on me demande à 2 ou 3 h du matin un décolorant pour les cheveux, des pastilles mentholées, ou encore qu’on me rapporte des médicaments périmés. Pour faire face à certaines situations, il est essentiel de savoir s’adapter. J’essaie d’être la plus « cool » et la plus à l’écoute possible face à des patients qui ont souvent besoin de plus de réconfort que la clientèle diurne. Si la fréquentation nocturne est très aléatoire, les nuits du samedi au dimanche sont en général les plus intenses. Pour ma petite officine, l’ouverture de nuit est un facteur de dynamisation, mais n’aura un impact sur le chiffre d’affaires qu’à plus long terme, quand le bouche-à-oreille aura fait son œuvre. Mais mon objectif est d’abord de rendre service, d’être disponible auprès de gens qui ont des besoins. C’est pour cette raison que les critiques que m’adresse l’Ordre m’importent peu : loin d’entraver le système de garde, je dépanne régulièrement mes confrères quand il leur manque des produits, et vice-versa. Dans une ville comme Le Mans, où une grande partie des officines ferme dès le samedi après-midi, de mon point de vue, une pharmacie 24h/24 c’est une chance ! »
BIO EXPRESS
• 2012 : diplômée de la faculté de Pharmacie de Tours, premier poste à Troyes
• novembre 2015 : début de la réflexion autour d’un concept 24h/24
• 1er septembre 2016 :ouverture de la pharmacie de Pontlieue, au Mans
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