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Champix s’attire les faveurs du remboursement

Publié le 15 décembre 2016
Par Anne Drouadaine
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Dans un avis du 9 novembre 2016, la Haute Autorité de santé préconise le remboursement à 65 % de la varénicline (Champix) dans la prise en charge du sevrage tabagique après échec d’une stratégie à base de substituts nicotiniques, pour les patients ayant une forte dépendance au tabac. Elle recommande également que soit mis en cohérence le remboursement des substituts nicotiniques.

Pour le Dr Marion Adler, médecin-tabacologue à l’hôpital Antoine-Béclère (Clamart), c’est une bonne nouvelle : «   On a enfin reconnu que le service médical rendu de Champix est grand. Avec la récente augmentation du forfait de prise en charge du sevrage tabagique à 150   €, c’est une bonne avancée dans la lutte contre le tabac.   »

Lancée en France en février 2007, la varénicline est alors remboursée dans le cadre du forfait de prise en charge du sevrage tabagique. Dès décembre 2007, l’Agence européenne du médicament (EMA) alerte les professionnels de santé sur le risque de dépression, d’idées suicidaires ou tentatives de suicide. En 2011, Champix est déremboursé en raison de la survenue d’effets psychiatriques graves.

Mais, l’étude EAGLES publiée à l’été 2016 dans The Lancet a redoré le blason de la varénicline. Réalisée à la demande des Agences du médicament américaine et européenne, cette étude de pharmacovigilance post-AMM a été menée par les laboratoires Pfizer et GlaxoSmithKline. L’objectif était d’évaluer le risque de survenue d’événements neuropsychiatriques chez des patients (avec ou sans antécédents psychiatriques) traités par varénicline, bupropion, substitut nicotinique ou placebo pendant 12 semaines de traitement. Aucune augmentation significative du risque d’effets indésirables psychiatriques n’a été relevée par rapport au placebo. Les auteurs ont constaté plus d’événements dans la cohorte psychiatrique que non psychiatrique, mais sans différence d’incidence entre les trois traitements et le placebo.

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En octobre 2016, suivant l’avis de l’EMA, l’ANSM a retiré la varénicline de la liste des médicaments sous surveillance renforcée. «   Il faut arrêter de considérer Champix comme un médicament hyper dangereux, ajoute le D r Adler. En seconde intention, c’est un bon médicament. Le traitement de première intention reste les substituts nicotiniques à doses suffisantes en associant dès le début patchs et formes orales   ».§