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L’amblyopie
L’amblyopie se traduit par une baisse d’acuité visuelle ou le non-usage d’un œil résultant d’une expérience visuelle anormale dans les premières années de vie (avant deux ans et demi). Elle peut s’installer jusqu’à la fin de la maturation visuelle. Sa prévalence en France est de 1 %.
De quoi s’agit-il ?
L’amblyopie est une interruption des connexions neuronales cérébrales ayant pour conséquence première une vision anormale. Celle-ci n’est pas améliorée par le port de lunettes.
Elle est généralement asymptomatique, l’œil non atteint compensant l’autre et la vision restant bonne à un œil.
On distingue l’amblyopie fonctionnelle de l’amblyopie organique. Il existe des formes mixtes.
— L’amblyopie fonctionnelle correspond à une baisse de l’acuité visuelle d’un œil en l’absence d’anomalie anatomique de l’œil ou des voies visuelles. Elle peut être due à un strabisme, une anisométropie (différence de réfraction ou de puissance dioptrique entre les 2 yeux), une amétropie forte (myopie, astigmatisme, hypermétropie…) ou un nystagmus (mouvement involontaire des yeux).
— Dans la forme organique, il existe une anomalie de l’œil ou des voies visuelles : perturbation de la transmission, de la perception ou de l’intégration du message visuel (cataracte, rétinopathie pigmentaire…).
La plasticité cérébrale de l’enfant lui permet de compenser la baisse de l’acuité visuelle d’un œil et participe au développement de l’amblyopie. En revanche, elle est mise à profit dans le traitement du déficit et permet la restauration des connexions neuronales. Lorsque la plasticité cérébrale a disparu, l’amblyopie ne peut plus être traitée.
Quel est le diagnostic ?
Le déficit d’acuité visuelle définit l’amblyopie.
Chez un enfant à l’âge préverbal, le comportement moteur de l’œil suspecté d’amblyopie ou l’attitude de l’enfant permet de faire le diagnostic (réaction de défense de l’enfant lorsqu’on ferme l’œil sain…). A l’âge verbal, l’acuité visuelle peut être chiffrée à l’aide des tests d’échelle d’acuité visuelle.
Chez tous les enfants, un examen oculo-visuel doit être réalisé à la naissance, entre 9 et 15 mois, puis à nouveau entre 2,5 et 4 ans, et périodiquement par la suite.
Plus l’amblyopie est diagnostiquée tôt, plus les chances de réussite du traitement sont élevées (avant deux ans et demi de préférence).
En cas d’absence de diagnostic ou de traitement adapté, la perte fonctionnelle définitive de l’œil (acuité très basse) peut survenir.
Quel est le traitement ?
Il se fait en 2 étapes :
— Une phase d’attaque : elle consiste à couvrir l’œil non amblyope par un pansement occlusif (Opticlude, Ortopad) pour forcer l’œil amblyope à travailler, jusqu’à l’obtention d’une acuité identique à l’œil sain (isoacuité). L’occlusion totale est impérative. Les filtres sur lunettes sont moins efficaces au début. La durée du port de pansements totalement occlusifs est d’une semaine par année d’âge, en continu, nuit et jour (sauf avant un an : occlusion alternante). Puis, un contrôle est réalisé et l’occlusion poursuivie jusqu’à l’isoacuité. La durée totale de l’occlusion dépend de la récupération conditionnée par le degré de l’amblyopie et l’âge de l’enfant.
— Le traitement d’entretien a pour but d’éviter la récidive, généralement jusqu’à l’âge de 10 ans. En effet, le risque de rechute diminue avec l’âge et la plasticité cérébrale. Le port de lunette dont un verre présente une surcorrection (pénalisation optique positive) ou un filtre qui brouille la vue (dit Ryser) sur le verre de l’œil non amblyope, ou le port d’un pansement occlusif (Blenderm) sont alors proposés. §
Sources : « Dépistage précoce des troubles de la fonction visuelle chez l’enfant pour prévenir l’amblyopie », recommandations de la HAS, octobre 2002 ; Strabisme, rapport SFO 2013, Alain Péchereau, Danièle Denis, Claude Speeg-Schatz, Société Française d’Ophtalmologie, mai 2013 ; Afsop ; amblyopie.net
À DIRE AUX PATIENTS
– En cas d’antécédents familiaux (amblyopie, strabisme, anomalies de réfraction) ou personnels (signes de déficience visuelle, troubles du développement), l’enfant doit bénéficier d’un dépistage et d’une surveillance ophtalmologique afin d’éviter le développement d’une amblyopie définitive.
– Il est important de veiller à ce que l’enfant ne décolle pas le pansement occlusif (utilisation de pansement « à motifs » et sensibilisation des personnes en charge de l’enfant).
– Avertir les parents qu’en cas d’amblyopie très sévère, le traitement occlusif peut être difficile à vivre pour l’enfant qui peut rester prostré jusqu’au regain d’acuité visuelle.
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