ROSP génériques : les syndicats veulent au moins 6000 euros par pharmacie

Alors que l’avenant sur la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour les médicaments génériques doit être signé avant le début des négociations de la nouvelle convention pharmaceutique, les syndicats de pharmaciens demandent un recalibrage de la ROSP 2017, versée en 2018.

« Si on applique les règles de calcul actuelles de la ROSP, le compte n’y sera pas, alerte Philippe Gaertner, président de la FSPF. Son montant est calculé sur l’économie procurée à l’assurance maladie, or cette dernière va s’appauvrir en 2017 du fait des baisses massives de prix ».

Les deux syndicats attendent de la CNAMTS une réponse à leurs propositions. « Il faut tout d’abord que la ROSP 2017 ne soit pas inférieure à celle de 2015 (136 millions d’euros, soit en moyenne 6 000 euros par pharmacie), malgré les baisses de prix », annonce Gilles Bonnefond, président de l’USPO. « Ensuite, il faut que le nouveau calcul de la prime reste fondé sur une logique d’incitation à substituer plus. Cependant, pour les pharmaciens qui ne progressent plus parce qu’ils sont à un taux de substitution élevé (86 % et plus), le fait de le maintenir doit être bonifié. », ajoute-il.

L’avenant devra statuer sur l’introduction de Glivec dans le calcul de la ROSP, dont les ventes (de l’ordre de 100 000 boîtes par an) ne concernent que peu de pharmacies, ce qui entrainerait une répartition inégale de la ROSP entre les officines.

Autre molécule posant souci : la rosuvastatine. Ce n’est qu’en décembre 2017 qu’elle perdra son brevet. Mais elle pourrait toutefois rentrer dans les objectifs à atteindre. En effet, des génériques contenant des sels de rosuvastatine différents de celui utilisé par le laboratoire d’origine (AstraZénéca) pourraient être commercialisés en cours d’année sans attendre l’échéance brevetaire du princeps.

Concernant la ROSP 2016, les syndicats ne connaissent pour l’instant que 85 % du montant versé en mars 2017 aux pharmaciens, soit entre 115 et 123 M€ (soit entre 5 073 euros et 5 426 euros en moyenne par pharmacie). Les bonus attribués individuellement à chaque officine devraient néanmoins porter la ROSP à 135-145 millions d’euros.