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Comment évalue-t-on le nombre des décès dus à la grippe en 2016-2017 ?

Publié le 7 avril 2017
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Estimer la part de la grippe dans les décès ne peut être que le résultat d’une approximation. En effet, rares sont les personnes décédées après une grippe qui ont eu un prélèvement rhinopharyngé et une analyse virologique, seule méthode fiable pour prouver la véracité de la grippe. De plus, la plupart des décès de malades grippés sont dus à la décompensation d’une maladie chronique pré-existante. Cette décompensation survient souvent plus d’une dizaine de jours après le début des symptômes de grippe et le lien entre grippe et décompensation peut passer inaperçu.

La méthode la moins mauvaise consiste à évaluer l’excès de mortalité en période épidémique grippale et à quantifier la part de la grippe dans cet excès.

En se basant sur la surveillance des décès en milieu hospitalier, Santé publique France estime que la grippe a été responsable de 70 % de l’excès de mortalité.

L’ampleur de cet excès a été évaluée à partir des statistiques de l’INSEE dans un échantillon de 3 000 communes parmi les plus importantes, représentant 80 % des décès en France. En combinant ces deux sources de données, Santé publique France estime que l’épidémie de grippe de la saison dernière est responsable de 14 000 à 15 000 décès, survenus essentiellement chez des personnes âgées de plus de 75 ans (91 % des décès par grippe). Ce nombre élevé n’a rien de surprenant : le virus grippal dominant était du sous-type A(H3N2), connu pour sa gravité chez les personnes âgées, surtout quand elles sont immuno-sénescentes, c’est-à-dire mal protégées par leur système immunitaire, avec ou sans vaccination. Cette mortalité élevée vient nous rappeler que la protection des personnes âgées contre la grippe repose en priorité sur la vaccination de ceux qui les entourent, et tout particulièrement les soignants.

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