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Remettre un vantard à sa place
Être fier de ses succès professionnels, rien de plus légitime. Mais gare à ceux qui en font un peu trop au sein d’une équipe : ils peuvent mettre en péril sa cohésion. Les conseils d’experts pour canaliser l’autosatisfaction.
Deux traits permettent de reconnaître un vantard : il « se compare aux autres plutôt qu’à lui-même, pointe Fabrice Lacombe, consultant chez Gereso. Et il exprime cette autosatisfaction sur le mode du jugement de valeur plutôt qu’en prenant appui sur des réalisations concrètes ». Ce qui peut avoir des conséquences délétères sur l’ambiance de travail. « Ce type d’attitude alimente la compétition en interne, alors que celle-ci ne devrait être de mise que vis-à-vis de l’extérieur », poursuit le consultant. Le risque : « Des relations qui se dégradent au sein de l’équipe, voire l’émergence d’un phénomène de clans, avec d’un côté les partisans du vantard, de l’autre ses détracteurs, ces derniers s’arrangeant pour se choisir un leader opposé. »
Eviter les répliques blessantes
Mais attention, « la pire erreur est de vouloir contrer directement le vantard », prévient Jean-Yves Arrivé, psychologue et gérant de Co’acting. Simplement parce que l’excès apparent de confiance en soi tend à masquer « une faille de l’estime de soi », rappelle le coach. « Le vantard essaie d’impressionner son entourage autant que de se rassurer sur sa valeur, son utilité », décode-t-il. Pas question, donc, d’appuyer sur cette fragilité avec des commentaires sarcastiques ou ironiques. Car du sentiment d’humiliation qui en découlera, au repli sur soi et à la démotivation, il n’y a qu’un pas !
Ramener le discours à des faits
Au contraire, « il s’agit de reconnaître les performances et les mérites de la personne, mais aussi de les relativiser en les ramenant à une dimension factuelle », indique Jean-Yves Arrivé. Cet accompagnement permet de préserver l’investissement souvent bien réel de la personne dans son travail. Même le mythomane doit être pris avec des pincettes : tel collaborateur se targue d’avoir fait des étincelles dans l’officine dans lequel il exerçait précédemment ? « On pourra lui rétorquer qu’il a sans doute excellé mais qu’il s’agissait d’un autre contexte. Et on lui précisera que ce n’est pas pour cette raison, mais pour ses compétences actuelles et son potentiel qu’on l’a embauché », note Jean-Yves Arrivé.
Miser sur des règles collectives
Par ailleurs, « une problématique psychologique ne se traite pas de manière isolée », souligne le consultant. Ainsi, le meilleur moyen de neutraliser un vantard, c’est de passer par un cadre collectif qui permet de faire de la prévention sans stigmatiser quiconque. A ce titre, « il est primordial de mettre en place, sur un mode participatif, des règles de vie au sein de l’officine. Celles-ci permettront notamment de préciser des manières de communiquer, de gérer les réussites, de parler de la vie privée… au sein de l’équipe », préconise Fabrice Lacombe. « Le vantard aura davantage tendance à respecter des limites fixées a priori et qui s’imposent pour tous ». De surcroît, si le recadrage s’impose, il se fera sur des bases existantes.
Mettre en avant les performances de tous
Cette approche collective peut également prévaloir pour mettre en avant les résultats des collaborateurs : il s’agit, à partir des missions confiées et des engagements pris par chacun, de faire le point lors de réunions d’équipe régulières. « De cette manière, le vantard est ramené à son niveau de performance réel et c’est la motivation de tous qui est reboostée », fait valoir Fabrice Lacombe. Car attention : « Ceux qui ne se vantent pas aimeraient parfois aussi qu’on les valorise davantage. Mais plutôt que de se plaindre au patron, ils vont se montrer agressifs avec le vantard, d’où la nécessité pour le titulaire de jouer son rôle de manager », insiste Jean-Yves Arrivé. §
QUESTION DE GÉNÉRATIONS
La vantardise pourra parfois être le fait d’un jeune collaborateur cherchant à compenser un manque d’expérience qui le complexe. « Dans ce cas, on pourra le mettre en binôme avec un collègue ‘senior’, capable de valoriser ses atouts et de lui transmettre son savoir-faire », conseille Jean-Yves Arrivé. D’une pierre deux coups : « Les plus âgés ayant parfois la crainte d’être dépassés, de perdre de leur valeur, leur confier cette mission de mentorat est également un moyen de démontrer sa confiance », précise l’expert.
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