Pilule progestative sans ordonnance : la demande d’un collectif de pharmaciens

Né sur les réseaux sociaux, le Collectif de pharmaciens qui s’est fait remarquer l’été dernier en luttant contre l’introduction d’une clause de conscience dans le code de déontologie lance une nouvelle action. Cette fois, il s’agit de demander aux laboratoires pharmaceutiques commercialisant des contraceptifs oraux de déposer une demande d’AMM pour une pilule purement progestative délivrable par un pharmacien sans ordonnance.

Ces pharmaciens préconisent d’utiliser un questionnaire pour détecter les contre-indications (adapté du modèle de celui de la Haute Autorité de santé), d’aborder les autres modes de contraception, d’inciter au dépistage du cancer de l’utérus tous les 3 ans en renvoyant alors vers un médecin ou une sage-femme. Ils ont créé pour l’occasion le site internet liberezmapilule.com, détaillant les questions-réponses que chacun peut se poser.

Soutenu par le Planning familial, le Collectif a lancé dans la foulée une pétition en ligne. Sa démarche s’appuie sur des recommandations de l’OMS et du Collège des gynécologues-obstétriciens américains. De son côté, le laboratoire HRA-Pharma, spécialisé dans la santé reproductive, a déjà fait une demande d’AMM, mais aux Etats-Unis.

Pour sa part, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) n’a pas encore pris position sur ce sujet mais s’inquiète du regain d’intérêt pour les méthodes de contraception naturelle, peu fiables. Il est à noter que la pilule progestative sans ordonnance est répandue dans d’autres pays européens.