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Des marges complémentaires bien fragiles

Publié le 29 avril 2017
Par Francois Pouzaud
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Se basant sur sa dernière étude sur les moyennes professionnelles (1 400 pharmacies étudiées), la société d’audit et de conseil KPMG s’inquiète de la dispersion accrue des chiffres concernant l’évolution de la marge globale. Si celle-ci est stable en moyenne en 2016, plus de la moitié des officines enregistrent un recul de leur marge en valeur et un quart la voit régresser de plus de 5 %. Cela n’est pas surprenant. La réforme de la rémunération ne compensant pas intégralement les baisses de prix, la marge de la pharmacie moyenne sur le remboursable a reculé de – 0,7 % à 368 k€ l’an dernier — ce montant comprenant 109 k€ de rémunérations complémentaires sur l’activité à TVA 2,1 % au titre des remises plafonnées à 40 % —, de la récupération de la marge grossiste sur l’achat de génériques en direct et des remises grossistes à 2,5 %. « La part en pourcentage de ces marges complémentaires obtenues des fournisseurs sur le remboursable reste trop élevée dans un contexte économique de plus en plus contraint », alerte Joël Vellozzi, responsable national du réseau professions de santé de KPMG. Si, pour l’instant, elles sont stables en valeur par rapport à 2015, la pression sur les prix administrés va conduire inévitablement à une réduction de cette manne et par conséquent aggraver les disparités entre les pharmacies. « Le fossé entre petites et grandes officines va se creuser si le modèle économique n’évolue pas et si les ROSP ne décollent toujours pas », prédit-il. Selon cet expert, seules les pharmacies importantes parviendront à maintenir le niveau de ces marges complémentaires grâce à leurs capacités d’achats et de négociations. 

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