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Le recours à la FIV en augmentation

Publié le 12 mai 2017
Par Anne Drouadaine
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Entre 1997 et 2011, près de 900 000 enfants issus de FIV (fécondation in vitro) sont nés en Europe. Un nombre qui doit désormais avoir dépassé les 1,4 million de naissances, selon le Dr Egbert te Velde, gynécologue au centre médical universitaire Erasmus, à Rotterdam (Pays-Bas). Lui et ses collègues estiment que le recours croissant à la FIV au cours des dernières années n’apparaît pas justifié par une baisse de la fertilité dans la population humaine. Ils évoquent plutôt tout d’abord le recul de l’âge maternel : « Il a émergé une perception que si une grossesse n’était pas obtenue après l’arrêt de la contraception, la FIV pouvait stopper l’horloge biologique. » D’autre part, la définition de l’infertilité a évolué à la fin des années 2000, avec un raccourcissement de la période d’infertilité observée de 2 ans à 1 an, sans raison évidente. Les spécialistes soulignent pourtant que « la moitié des couples en échec de conception au bout d’un an, y arriveront au cours de la deuxième année ». Ils jugent également que la prise en charge de l’infertilité est devenue une affaire commerciale, et a contribué à l’augmentation du recours à la FIV : « L’offre et la promotion créent la demande, qui à son tour génère plus d’offre. » Finalement, il insistent sur les bienfaits d’une prise en charge personnalisée et attentiste pour les couples ayant une infertilité de moins de deux ans, évitant ainsi les risques de FIV inutiles et leurs complications. §

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