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La vaccination fragilise-t-elle les enfants ?

Publié le 27 mai 2017
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Que dire aux parents qui préfèrent ne pas vacciner leurs enfants pour éviter d’user leur capacité d’immunisation ? Ce refus est souvent sous-tendu par la conviction qu’une infection « naturelle » est bien meilleure qu’un vaccin.

Cette croyance repose sur une conception erronée de la « nature ». En effet,les maladies infantiles font beaucoup de dégâts. La « nature » peut être nuisible.

Des milliards d’enfants ont été vaccinés dans le monde et on n’a jamais trouvé d’enfant dont l’immunité soit fragilisée par les vaccinations. Le vaccin minimise l’effort immunitaire, alors que la maladie provoque une stimulation immunitaire très importante.

Prenons l’exemple de la grippe :

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– le vaccin antigrippal contient quelques microgrammes de fragments de virus qui représentent l’équivalent d’environ 10 000 virus grippaux ;

– au contact d’une personne grippée contagieuse, l’enfant contaminé respire 1 million de microgouttelettes d’air humide contenant chacune 1 million de virus qui se multiplient par 1 000 toutes les 8 heures. Au bout de 48 heures, l’enfant a lutté contre un nombre de virus égal à 1 million x 1 million x 1 000 x 1 000 x 1 000 x 1 000 x 1 000 x 1 000, soit un nombre qui a 30 zéros après le 1.

Une grippe « naturelle » est une stimulation immunitaire 1030 fois plus forte que celle provoquée par le vaccin.

On pourrait faire un calcul similaire pour chaque vaccin. Comparée à une infection naturelle, le vaccin apporte une protection presque équivalente à celle procurée par la maladie, mais avec une stimulation immunitaire considérablement plus faible.