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« Je voudrais me protéger contre les tiques »
Les tiques peuvent transmettre des maladies parfois graves. Outre le choix d’un répulsif cutané, le pharmacien est en première ligne pour expliquer ou rappeler les gestes et conseils de prévention. Quatre questions suffisent.
1 Quel est le contexte ?
– Brigitte M., 64 ans : Il me faudrait des pansements, du désinfectant, de la crème solaire et du paracétamol, s’il vous plaît.
– Le pharmacien : Vous partez en vacances ?
– Oui, nous partons en Alsace.
– Serez-vous amenés à vous promener dans la nature ?
– Oui, nous campons en lisière d’un bois !
Il existe une grande variation de distribution des tiques, d’une région à l’autre et même d’un site à l’autre. Une protection adaptée est justifiée lors d’activités en plein air, dans les régions boisées et humides. En France, les régions les plus touchées (taux important d’infestation par les tiques) sont le Nord-Est (en particulier l’Alsace et la Meuse) et le centre du pays (notamment l’Auvergne et le Limousin). Toutefois, de mai à octobre, toutes les zones boisées et humides avec de hautes herbes sont potentiellement à risque, à l’exception des zones montagneuses (> 1 500 mètres). Par ailleurs, la vaccination contre l’encéphalite à tiques (Ticovac, Encepur) est recommandée lors de séjours en zone rurale ou boisée, notamment en Europe centrale et orientale.
2 A qui cela s’adresse ?
– Une femme de 35 ans avec un jeune enfant : On nous a recommandé une protection contre les tiques et les moustiques. Il existe des produits qui font les deux ?
– Le pharmacien : Oui. Il s’agit des mêmes types de répulsifs. C’est pour qui ?
– Pour moi, mon conjoint et mon fils de 3 ans.
– Pas de grossesse en cours ?
– Si, je suis enceinte de 3 mois.
Parmi les 4 répulsifs cutanés recommandés pour la protection antivectorielle, le DEET a été le plus étudié et semble le plus actif sur les tiques. Toutefois, les autres répulsifs sont également utilisables. Certains produits mentionnent spécifiquement une protection contre les tiques. On peut les préférer éventuellement car cela signifie que le produit fini a été testé spécifiquement en laboratoire contre les tiques (la durée de protection mentionnée n’est qu’indicative). Toujours demander à qui s’adresse le répulsif : pas de DEET avant 12 ans ni chez la femme enceinte, sauf dans les régions particulièrement à risque ; pas de PMD chez la femme enceinte. Hors région très infestée, l’IR 3535 à 20 % ou l’icaridine à 20 % peuvent ici être proposés.
3 Savez-vous l’utiliser ?
– Un homme de 30 ans avec un spray Insect Ecran Zones Infestées : Ça marche contre les tiques ?
– Le pharmacien : Tout à fait. Savez-vous comment l’utiliser ?
– J’en mets sur tout le corps avant d’aller en forêt, j’imagine ?
Les répulsifs ne s’appliquent que sur les parties découvertes en respectant le nombre d’applications préconisé par le fabricant. Cependant, certains paramètres modifient l’efficacité du produit : humidité extérieure, transpiration, frottements, baignades. Des applications plus fréquentes peuvent alors être nécessaires. Par ailleurs, ces produits biocides nécessitent de rappeler certaines recommandations d’utilisation pour limiter les effets indésirables : ne pas laisser les enfants les manipuler eux-mêmes et ne jamais pulvériser directement le produit sur le visage. Bien se laver les mains après chaque utilisation. L’application d’une crème solaire doit se faire au moins 20 à 30 minutes avant le répulsif pour ne pas compromettre son efficacité.
4 Savez-vous réagir en cas de morsure ?
– Un homme d’une quarantaine d’annéeS : Un flacon d’alcool s’il vous plait.
– Le pharmacien : Oui… pour désinfecter la peau ?
– Non, c’est pour enlever une tique.
Si une tique est présente, il faut la retirer le plus tôt possible pour limiter le risque de transmission d’un éventuel agent infectieux. Pour cela, on peut recommander l’usage d’un tire-tique qui aide à saisir les pièces buccales et les crochets (qui ancrent la tique dans la peau) ; tirer ensuite en exerçant un mouvement de rotation. Désinfecter la peau après le retrait – et non avant –, pour éviter toute régurgitation de la tique susceptible de transmettre un agent pathogène. Pour la même raison, l’emploi d’éther, d’alcool ou de vaseline avant le retrait est déconseillé. Une petite zone rouge liée à une réaction inflammatoire les 24 premières heures est normale. En revanche, l’apparition d’une tache rouge circulaire les jours ou semaines qui suivent peut être le signe d’une infection et doit amener à consulter rapidement.
L’ESSENTIEL SUR LES TRAITEMENTS
Les tiques peuvent transmettre de nombreuses maladies dont la plus connue est la borréliose de Lyme. De diagnostic difficile, celle-ci débute classiquement par un érythème migrant (dans 60 % des cas) apparaissant au point d’inoculation 3 à 30 jours après la morsure. Puis, après plusieurs semaines ou mois, d’autres manifestations apparaissent (douleurs au niveau des grosses articulations, atteintes neurologiques, troubles cardiaques…) associées à des troubles cutanés. La seule prévention contre les infections transmises par les tiques, hormis le vaccin contre la méningo-encéphalite à tiques, est l’utilisation de vêtements couvrants et de répulsifs cutanés. Répulsifs cutanés
DEET (ou diéthyltoluamide)
Répulsif qui semble être le plus actif sur les tiques à une concentration de 30 à 50 %.
Pour qui ? Pas avant 2 ans, sauf risque élevé de transmission d’une maladie vectorielle sur une période courte avec une concentration à 20 %. Entre 2 et 12 ans ainsi que chez la femme enceinte, uniquement si risque élevé de transmission.
Des effets indésirables ? Irritations cutanées et oculaires possibles, rares effets neurologiques surtout lors d’applications prolongées ou étendues. Détériore les matières plastiques, certains cuirs et fibres synthétiques : bien se laver les mains après usage.
IR 3535
Reconnu pour sa bonne tolérance.
Pour qui ? Dès 6 mois et chez la femme enceinte à une concentration de 20%. A partir de 2 ans, des concentrations supérieures peuvent être utilisées (25 à 35 %).
ICARIDINE (ou pipéridine-1 ou KBR 3023)
Globalement, efficacité répulsive qui semble similaire au DEET mais moins d’études que ce dernier vis-à-vis des tiques.
Pour qui ? A partir de 2 ans à une concentration de 20 à 25 %. Contre-indiqué avant 2 ans et,pour des concentrations ≥ 25 %, chez la femme enceinte.
Des effets indésirables ? Irritations cutanées et oculaires possibles.
PMDRBO (ou cis- et trans-p-menthane-3,8 diol ou PMD)
Analogue synthétique d’un composant extrait de Corymbia citriodora.
Pour qui ? A partir de 6 mois à une concentration de 20 à 25 %. Pas d’utilisation chez la femme enceinte.
Des effets indésirables ? Irritations cutanées possibles. En association à d’autres huiles essentielles : à éviter chez les nourrissons et en cas d’antécédents de convulsion. Se méfier du risque de photosensibilisation.
Autres mesures
Huiles essentielles et bracelets anti-insectes n’offrent pas de protection suffisante.
CONSEILS
-Vêtements couvrants (éventuellement imprégnés de perméthrine : utilisation possible à partir de 2 ou 3 ans et chez la femme enceinte), idéalement serrés au cou, aux poignets et aux chevilles et clairs (afin de mieux repérer les tiques qui s’agrippent puis migrent vers une zone où la peau est fine), chaussures fermées, chapeau.
– Rester sur les chemins en évitant les hautes herbes et buissons. Après la balade, inspecter les vêtements et toutes les zones du corps. Recommencer le lendemain, car la tique gorgée de sang est plus visible.
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