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Lactase et intolérance au lactose

Publié le 16 juin 2017
Par Stéphanie Satger
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Enzyme de l’intestin grêle, la lactase perd une grande partie de son activité à l’âge adulte. Ce déficit peut être alors responsable de l’apparition de signes d’intolérance au lactose.

Quelle est sa fonction ?

La lactase est une ß-galactosidase synthétisée par la bordure en brosse des entérocytes. Elle permet l’hydrolyse du lactose en 2 glucides absorbables : le glucose et le galactose.

Quelles sont les causes d’une perte d’activité ?

Causes physiologiques : son activité est maximale à la naissance puis diminue fortement au moment du sevrage. A l’âge adulte, l’activité résiduelle est de l’ordre de 10 %. Il existe des différences importantes d’activité en fonction des populations. En France, entre 10 et 30 % des adultes sont hypolactasiques.

Causes pathologiques : rares cas de déficits congénitaux en lactase chez le nourrisson et l’enfant, certaines pathologies intestinales (gastro-entérite, maladie de Crohn, maladie coeliaque…).

Quelles sont les conséquences ?

Lorsque la lactase perd son activité, le lactose reste sous forme de disaccharide non absorbable qui atteint le côlon.

En général le seuil de tolérance est assez élevé, mais la présence de lactose au niveau du côlon peut entrainer l’apparition de signes cliniques ; on parle alors d’intolérance au lactose.

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Quels sont les signes cliniques d’une intolérance au lactose ?

Le lactose non digéré est fermenté par les bactéries coliques ce qui produit des acides gras à chaine courte et des gaz (hydrogène, dioxyde de carbone et méthane). Ces derniers sont responsables de ballonnements et de douleurs abdominales.

La présence de lactose, substance osmotiquement active, dans le côlon déclenche des diarrhées.

Des signes généraux sont possibles : céphalées, douleurs musculaires ou articulaires.

Comment se fait le diagnostic de l’intolérance au lactose ?

Le test respiratoire à l’hydrogène permet de poser le diagnostic. Il consiste à recueillir l’air expiré par les poumons et à doser la quantité d’hydrogène présent, d’abord à jeun puis toutes les 30 minutes après l’ingestion de lactose. La fermentation colique des sucres non absorbés dans l’intestin produit de l’hydrogène. Une partie de l’hydrogène passe dans le sang et est éliminée presque instantanément par voie respiratoire.

Sur quoi repose le traitement de l’intolérance au lactose ?

La prise en charge repose sur une réduction ou une exclusion du lactose de l’alimentation. La quantité tolérée est individuelle. Un intolérant au lactose peut consommer jusqu’à 12 g de lactose par jour sans désagréments.

Un suivi diététique pour limiter les carences nutritionnelles (en calcium et en vitamine B12) peut éventuellement être utile. 

Sources : Intolérance au lactose : définition et symptômes, ameli-sante.fr ; « Malabsorption et intolérance au lactose chez l’adulte », service de gastro-entérologie et nutrition clinique, CHU de Nice, hôpital de l’Archet-2 ; « Malabsorption sélective des glucides », La Revue du Praticien, N° 9, 15/05/2001.

À DIRE AUX PATIENTS

– Ne pas confondre « intolérance au lactose » qui provoque un inconfort digestif et « allergie aux protéines de lait » qui peut entrainer des symptômes graves.
– Le lactose peut se retrouver dans le lait et les produits laitiers mais aussi dans de nombreux plats préparés ou comme additif alimentaire. Il est préférable de consommer des yaourts ou du fromage, le lactose étant partiellement ou totalement dégradé par les procédés de fabrication.
– Environ 20 % des médicaments contiennent du lactose comme excipient.
– Il existe des gélules de lactase à prendre 30 minutes avant le repas. Elles apportent un confort intestinal.