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Ce que nous enseignent les groupements

Publié le 23 juin 2017
Par Chloé Devis
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L’union fait la force, et plus seulement pour négocier avec les laboratoires, mais aussi pour amortir les effets de la crise, défier la concurrence sous toutes ses formes, se donner les moyens de développer son expertise professionnelle autant que son entreprise. Tel est le sens de la montée en puissance des groupements dans le paysage officinal et de leur mutation vers l’enseigne.

Années 1970

Giphar (pour groupement interpharmaceutique) naît en 1968 du regroupement de différentes unions syndicales en Bretagne. Dans les années qui suivent, séminaires et commissions se multiplient pour travailler sur la technique , la gestion économique, la formation…

En 1975, les statuts de la coopérative Sogiphar sont créés : ils lui permettent d’être à la fois fabricant, dépositaire et grossiste.

Années 1980

La première vague de groupements apparue au milieu de la décennie se cristallise autour de la problématique des achats face aux appétits de la GMS : un certain Edouard Leclerc lance une première offensive contre la distribution sélective des produits de parapharmacie. Le groupement se positionne comme une troisième voie d’approvisionnement entre le grossiste répartiteur et le direct, qui permet de commander des volumes petits ou moyens en bénéficiant des meilleures conditions possibles.

1986

• Création de la première centrale Giropharm.

• Création d’EvoluPharm.

1988

Création de Plus Pharmacie et Optipharm dans le contexte d’une première baisse de marge sur le prix du médicament.

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1989

Création de Népenthès et Forum Santé.

Années 1990

L’essor des groupements se poursuit, en réaction notamment à la création de la marge dégressive lissée en 1990. Avant l’officialisation du droit de substitution en 1999, plusieurs d’entre eux promeuvent le générique de manière volontariste. Les réseaux se lancent aussi dans la distribution de produits à la marque.

1991

• Création de PHR, à l’initiative d’une coordination de pharmaciens mécontents de la politique du ministère de la Santé et des résultats des négociations conventionnelles avec les syndicats.

• Le laboratoire Vichy perd son procès contre Optipharm auquel il refusait la distribution de ses produits, une décision judiciaire qui met à mal la politique de sélectivité des laboratoires.

1992

Giphar présente à ses adhérents un projet d’enseigne qui ne rencontre pas l’accueil escompté.

1994

Giropharm crée la fonction de conseiller commercial en pharmacie.

1995

PHR met au point l’ordo-consultation, un formulaire de conseils personnalisés remis aux patients avec leurs médicaments.

1998

Evolupharm, Giphar, Plus Pharmacie, notamment, lancent des marques de distributeur (MDD).

1999

PHR échoue à convaincre ses adhérents de passer en chaîne mais prend la décision de lancer une enseigne, Viadys, dont le concept est mis au point avec l’agence de marketing Dragon Rouge.

Années 2000

Au début de la décennie, les nouveaux coups de boutoir subis par la profession – vagues de déremboursements, économies sur le médicament, baisses de prix et de marge -, incitent un certain nombre de groupements à basculer dans une logique d’enseigne intégrant la mutualisation des moyens de communication et une dimension entrepreneuriale. Cette démarche rencontre une certaine défiance des partenaires de l’officine, agenceurs, éditeurs de logiciels, industriels qui y voient une forme de concurrence. En dépit des résistances, certains groupements consolident leurs positions et multiplient les services proposés à leurs membres : formation, outils statistiques, de merchandising et de communication, démarches qualité. Parallèlement se créent des enseignes orientées « prix », sous la pression de la GMS.

2000

• Lancement du concept Giphar : une identification visuelle, une informatique commune ainsi qu’un site interne.

• Lancement de l’enseigne Giropharm.

2001

Création du réseau Pharmodel.

2003

• PHR déploie l’enseigne Viadys et introduit la prise en charge des patients chroniques à l’officine, notamment en faisant appel à des diététiciennes.

• Népenthès fonde ses propres laboratoires pour distribuer des produits à sa marque.

2004

• Giphar monte un groupe de travail composé d’une centaine de pharmaciens, afin de plancher sur de nouveaux outils et services destinés à ses adhérents.

• Création de l’enseigne Univers Pharmacie.

2005

Création de l’enseigne low cost Lafayette Conseil.

2006

PHR crée une deuxième enseigne, Pharma Référence.

2007

Création de Leader Santé.

2008

Evolupharm déploie le concept VIP.

2010-2017

Au tournant de la première décennie, alors que le libre accès est mis en place et que Michel-Edouard Leclerc veut vendre des médicaments à prescription médicale facultative, l’heure est à la segmentation des réseaux. La remise en cause par les laboratoires d’une politique de négociation au niveau « groupement » au profit de contrats individualisés entraîne la floraison de structures locales, régionales et autres GIE. Une nouvelle génération de concepts sophistiqués émerge du côté de PHR, Pharmodel, Evolupharm, Plus Pharmacie, Pharmavie, Nepenthès. Dans la foulée, les groupements revendiquent haut et fort le droit à communiquer, quitte à anticiper une évolution des textes.

2010

• EvoluPharm déploie via ses laboratoires une première campagne de communication grand public.

• Népenthès se lance à son tour dans une politique d’enseigne avec la création de Népenthès et Proxipharma.

2011

EvoluPharm crée la polémique en initiant l’affichage des promotions et des prix en vitrine.

2015

PHR remplace ses deux enseignes existantes par un nouveau concept, Ma Pharmacie Référence, qui fait la part belle aux services et aux nouvelles technologies.

Assigné par l’ordre des pharmaciens, le groupement est condamné pour une campagne de communication remontant à 2009.

2016

Le conseil national de l’ordre adopte une proposition de refonte des textes pour assouplir les règles de communication et de publicité à l’officine.

Environ un quart du réseau officinal adhère en partie ou en totalité à un concept d’enseigne, sous l’égide de 17 groupements.

Rétrospective non exhaustive.