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La Saône-et-Loire veut salarier 30 médecins

Publié le 1 juillet 2017
Par Loan Tranthimy
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Malgré les multiples mesures mises en place par le département de la Saône-et-Loire, le désert médical ne recule pas. Face à la détresse des patients due au déficit de généralistes, le conseil général a utilisé la manière forte. Son intention est de salarier une trentaine de médecins sur les secteurs en fort déficit en leur proposant un contrat de 35 heures sous le statut de fonctionnaire territorial. Une première en France ! Libérés de toute tâche administrative, ces praticiens exerceront dans un centre de santé multisite. « L’objectif est que nos médecins départementaux n’aient à faire que ce pour quoi ils ont été formés, c’est-à-dire uniquement la consultation médicale », souligne André Accary, président du conseil départemental lors de la présentation du projet le 22 juin. Une annonce aussitôt critiquée par le syndicat des médecins libéraux (SML) qui appelle les élus à se ressaisir. « Plutôt que de vouloir engloutir de l’argent public dans la création de dispensaires, le SML invite les élus locaux à travailler à la mise en œuvre de dispositifs reposant sur la solidarité intergénérationnelle destinés à sécuriser l’installation des jeunes », écrit le syndicat. Du côté des pharmaciens, le ton est moins cassant. Pour Sébastien Lagoutte, coprésident de la Chambre syndicale des pharmaciens du département, cette décision est une avancée : « C’est très bien d’essayer. Je ne sais pas si c’est la meilleure des solutions, mais elle va faire bouger les choses. Car dans le secteur du Creusot, on s’achemine vers l’hécatombe dans les cinq ans à venir puisque dix médecins partiront à la retraite ». En attendant, le conseil départemental annonce le début du recrutement à l’automne pour une ouverture du centre début 2018. 

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