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© Tubes d’homéopathie - boiron
Homéopathie : vents contraires chez les anglo-saxons
Récemment, le National Health Service (NHS) britannique a annoncé vouloir faire des coupes dans le budget pour réaliser des économies. Et l’une des cibles envisagées est l’homéopathie. Le directeur du NHS, Simon Stevens, a déclaré : « Au mieux, l’homéopathie est un placebo et les fonds du NHS qui se raréfient seraient plus utiles pour financer des traitements innovants ».
D’autres traitements « peu efficaces » sont dans son collimateur à l’image de la phytothérapie.
La décision finale interviendra en octobre. Si les pharmaciens représentés par la Royal Pharmaceutical Society regrettent ces mesures d’économie, ils approuvent le déremboursement de l’homéopathie qui, à leurs yeux, « n’a pas de fondement scientifique ou pharmaceutique ».
Ce n’est pas seulement dans les iles britanniques que l’homéopathie doit faire face à des vents contraires. Aux USA, après la controverse sur l’efficacité et l’innocuité (voir l’article du 23/04/2015), les fabricants de médicaments homéopathiques sont tenus depuis novembre 2016 de fournir la preuve de leur efficacité comme tous les autres médicaments commercialisés. A défaut, ils doivent faire figurer clairement sur l’emballage « qu’il n’y a aucune preuve scientifiques que ce produit fonctionne » et « les revendications du produit reposent uniquement sur les théories de l’homéopathie des années 1700 qui ne sont pas acceptées par la plupart des experts médicaux modernes ».
Au Canada, une action collective a été autorisée en mai 2017 contre le laboratoire Boiron qui commercialise Oscillococcinum. La femme québécoise qui a initié cette procédure, après avoir acheté ce médicament, l’accuse d’avoir été inefficace sur les symptômes de la grippe.
En Australie, le Conseil national australien de la santé et de la recherche médicale (NHMRC) met en garde : » Ceux qui choisissent d’avoir recours à l’homéopathie peuvent mettre leur santé en danger s’ils rejettent ou diffèrent la prise de traitements qui, eux, ont montré leur efficacité et leur sécurité » (voir notre article du 22/02/2016). Un écho au Royal Australian College of General Practitioners RACGP qui dit que « les pharmaciens ne devraient pas stocker de tels produits parce qu’il n’y a aucune preuve qu’ils soient efficaces de quelque manière que ce soit ».
Rien de tel ne se profile en France ou l’homéopathie jouit d’une bonne image chez les patients. Seul un récent bémol (dont nous avons parlé ici) a été donné par l’ANSM à propos des confusions avec les vaccins antigrippaux. Cependant, les membres du Collectif des pharmaciens (voir notre article) estiment que son déremboursement (proposition N° 3) permettrait de financer en partie la rétribution de la déprescription. La sécurité sociale a remboursé 54 millions d’euros en 2015, 56 millions en 2016. Un déremboursement qui serait une mauvaise nouvelle économique alors que le futur arrêté de marge prévu en 2018 prévoit une augmentation de la marge qui passera de 0 à 11 % sur les tubes et doses homéopathiques (voir l’article sur le volet économique de l’avenant 11 à la convention).
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