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![Lévothyrox : pharmacovigilance en émoi](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2017/08/c889cb5dc9332584e85deb171456f.jpg)
© Levothyrox - DR
Pour la majorité des 3 millions de patients traités en France par Lévothyrox, la récente modification de formule (et de présentation) s’est passé sans souci particulier.
Cependant, de nombreux patients et patientes font remonter la survenue d’effets indésirables. Une patiente a lancé fin juin une pétition en ligne pour demander le retour à l’ancienne formule, pétition qui recueille à ce jour près de 40 000 signatures et des plaintes de nature diverse dans les commentaires. Certains patients n’ayant pas été informés de ce changement s’inquiètent et la colère monte au sein des associations de patients (voir également les nombreux commentaires en lien avec l’article du 02/03/2017).
Médicament à marge thérapeutique étroite, la lévothyroxine peut évidemment présenter des déséquilibres. L’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) dans son point d’information du 02/03/2017 précisait les cas où un dosage de la TSH serait à prévoir, suivi d’un éventuel ajustement posologique. Les patients qui ressentent des symptômes d’hypothyroïdie (fatigue inhabituelle, constipation, sensation de ralentissement général) ou d’hyperthyroïdie (sueurs, tachycardie, palpitations, excitation) ou d’autres symptômes inhabituels sont invités à prendre contact, dans les meilleurs délais, avec leur médecin et, si nécessaire, à faire une déclaration de pharmacovigilance sur le site de l’ANSM signalement-sante.gouv.fr.
Le même type de problèmes reproché lors de la substitution du princeps vers le générique aboutissait à l’exemption de la mesure du tiers payant contre générique pour ce médicament… Pour répondre aux questions, l’ANSM a mis à jour ses questions-réponses le 17 août.
Ce qui change
La modification mise en oeuvre par le laboratoire Merck à la demande de l’ANSM concerne les excipients. Elle vise à obtenir une meilleure stabilité au cours du temps et à se mettre en conformité avec les dernières normes de la FDA (Food and drug administration) et de l’EMA (European medicine agency). Avec l’ancienne formule, d’après l’agence, « il pouvait exister des différences de teneur en lévothyroxine non seulement d’un lot à l’autre de Lévothyrox mais aussi au cours du temps pour un même lot. Ces fluctuations en teneur active étaient à l’origine de perturbations de l’équilibre thyroïdien chez les patients ».
De l’acide citrique a été ajouté comme conservateur et le mannitol a remplacé le lactose. Le mannitol est utilisé dans de multiples médicaments dont la Lévothyroxine générique de Biogaran. Aux doses utilisées ici, il n’a pas d’effets notoires répertoriés.
La bioéquivalence entre la nouvelle formule et l’ancienne a montré dans les études un intervalle d’équivalence très réduit (de 99,1 à 101,7 % pour l’aire sous la courbe). La tolérance de variation pour les génériques en général est de 90-110 %, resserrée à 95-105 % pour la lévothyroxine.
Une première réunion entre les associations de patients (Association Vivre sans thyroïde et Association française des malades de la thyroïde) et l’ANSM a eu lieu le 6 juillet 2017. Une nouvelle réunion est prévue aux alentours du 22 septembre, afin de faire le point.
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