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Dans la polyarthrite rhumatoïde
Inaugurant une nouvelle classe thérapeutique dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (celle des inhibiteurs de Janus kinases), Olumiant est le premier traitement de fond de synthèse ciblé dans cette pathologie.
INDICATION
Olumiant est indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde active modérée à sévère chez l’adulte, en cas de réponse inadéquate ou d’intolérance à un ou plusieurs traitements de fond.
Il peut être utilisé en monothérapie ou en association avec le méthotrexate.
POSOLOGIE
La dose recommandée est de 4 mg une fois par jour. En cas d’antécédents d’infections chroniques ou récurrentes et chez les patients de 75 ans et plus, la dose est réduite à 2 mg une fois par jour. La dose de 2 mg peut également convenir à certains patients dont l’activité de la maladie est contrôlée durablement avec la dose de 4 mg.
En cas de traitement concomitant par inhibiteurs puissants du transporteur d’anion organique de type 3 (OAT3) comme le probénécide, la dose recommandée est de 2 mg une fois par jour, le baricitinib étant un substrat de l’OAT3.
Olumiant est administré avec ou sans aliments et peut être pris à tout moment de la journée.
CONTRE-INDICATIONS
Grossesse.
GROSSESSE ET ALLAITEMENT
Olumiant est contre-indiqué pendant la grossesse et l’allaitement.
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et au moins pendant une semaine après son arrêt.
EFFETS INDÉSIRABLES
Des infections des voies respiratoires supérieures et une hypercholestérolémie ont été très fréquemment observées.
D’autres types d’infections surviennent fréquemment : zona, Herpes simplex, gastroentérite, infections urinaires.
Des nausées (plus fréquentes pendant les 2 premières semaines de traitement), une élévation de l’alanine aminotransférase (ALAT) et une thrombocytose sont fréquemment retrouvées.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
L’association avec des traitements de fond biologiques ou d’autres inhibiteurs de Janus kinases (comme le ruxolitinib-Jakavi) n’est pas recommandée, un risque d’immunosuppression supplémentaire ne pouvant être exclu.
La prudence s’impose pour la même raison en cas d’association à d’autres médicaments immunosuppresseurs puissants (tels que l’azathioprine, le tacrolimus, la ciclosporine).
L’utilisation de léflunomide doit être faite avec précaution, son métabolite actif le tériflunomide, faible inhibiteur de l’OAT3 (transporteur d’anions organiques) pouvant conduire à une augmentation de l’exposition au baricitinib.
L’utilisation de vaccins vivants atténués n’est pas recommandée pendant ou juste avant le traitement par Olumiant.
SURVEILLANCE
Un dépistage de la tuberculose et des hépatites virales est effectué avant le début du traitement par Olumiant.
La survenue de toute infection doit être surveillée. En cas d’infection, si le patient ne répond pas à un traitement standard, Olumiant doit être temporairement interrompu. Il ne pourra être réinstauré qu’après guérison de l’infection.
Les paramètres lipidiques doivent être évalués environ douze semaines après le début du traitement.
Une interruption temporaire du traitement doit être réalisée chez les patients ayant un nombre absolu de polynucléaires neutrophiles inférieur à 1 x 109 cellules/l, un nombre absolu de lymphocytes inférieur à 0,5 x 109 cellules/l ou un taux d’hémoglobine inférieur à 8 g/dl.§
– En cas d’oubli, prendre la dose dès que possible. Si une dose a été oubliée pendant une journée entière, la sauter et prendre comme d’habitude une dose unique le lendemain. Ne pas doubler la dose pour compenser le comprimé oublié.
– Olumiant peut aggraver une infection existante ou augmenter la probabilité de développer une nouvelle infection. Alerter le médecin en cas de symptômes infectieux : fièvre, plaies, sensation anormale de fatigue, problèmes dentaires, éruption cutanée douloureuse accompagnée de cloques (signe potentiel d’une infection à zona), la triade toux persistante, sueurs nocturnes et perte de poids (symptômes d’une tuberculose).
Baricitinib, remb. SS à 65 %
2 mg, boîte de 28 comprimés, 735,38 €, AMM : 34009 300 873 6 7
2 mg, boîte de 84 comprimés, 2103,63 €, AMM : 34009 550 307 5 1 (livraison janvier 2018)
4 mg, boîte de 28 comprimés, 735,38 €, AMM : 34009 300 873 9 8
4 mg, boîte de 84 comprimés, 2103,63 €, AMM : 34009 550 308 0 5 (livraison fin octobre 2017)
Lilly France : 01 55 49 34 34
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
– Service médical rendu important
– Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V)
– Population cible estimée à 30 700 patients au maximum
DÉLIVRANCE
Délivrance
1 COMMENT AGIT LE MÉDICAMENT ?
Le baricitinib (Olumiant) est un inhibiteur partiel, sélectif et réversible de l’activité des Janus kinases (JAK) 1 et 2.
Les JAK sont des tyrosine-kinases impliquées dans la transduction des signaux intracellulaires provenant de complexes-récepteurs membranaires. Elles phosphorylent et activent des protéines transductrices de signaux et activatrices de l’expression des gènes dans la cellule (protéines STAT = Signal Transducers and Activators of Transcription), dont l’expression se traduit par la transcription de gènes en protéines actives (cytokines, facteurs de croissance) impliquées dans l’hématopoïèse, l’inflammation ou l’immunité.
Le baricitinib module ces voies de signalisation : en réduisant ainsi la phosphorylation et l’activation des protéines STAT, il limite donc la transcription génique qu’elles suscitent.2 SON ACTION EST-ELLE ORIGINALE ?
Non au strict plan pharmacologique : le ruloxitinib (Jakavi) inhibe également JAK1 et JAK2. Il est indiqué en hématologie (myélofibrose primitive ou secondaire, maladie de Vaquez).
En revanche, le périmètre d’indication du baritinib est original : premier inhibiteur sélectif et réversible des JAK 1 et 2 indiqué en rhumatologie, il inaugure une classe thérapeutique originale définie comme « Targeted synthetic DMARD » (tsDMARD), ou traitements de fond de synthèse ciblés.3 QUEL EST LE VERDICT DES ÉTUDES CLINIQUES ?
L’efficacité du baricitinib à la dose de 4 mg ou 2 mg/j dans le traitement de la PR active modérée à sévère chez le patient ayant eu une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond (classiques comme le méthotrexate MTX, ou biologiques tels que les anti-TNF), a été évaluée dans quatre études de phase III, multicentriques, randomisées, en double-aveugle. Les patients traités par baricitinib 4 mg/j ont montré une réponse ACR20, ACR50 et ACR70 (amélioration de 20, 50 ou 70 % des signes et symptômes versus valeurs basales) à douze semaines significativement plus élevée versus placebo, MTX ou adalimumab. Des taux de réponse persistants et durables ont été observés (des réponses ACR20/50/70 maintenues pendant au moins deux ans). La supériorité du baricitinib/MTX versus adalimumab/MTX en deuxième intention (après échec du MTX) est démontrée. L’évaluation du traitement reste toutefois limitée par l’absence de comparaison aux biothérapies de 3e intention (tocilizumab, abatacept, rituximab), par le faible recul en termes d’efficacité et de tolérance comparativement aux biothérapies disponibles et par des inquiétudes en termes de tolérance à long terme (risques infectieux, cardiovasculaires et carcinogènes).
denis richard
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