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Comment se passe une séance de photothérapie pour nourrisson ?

Publié le 13 octobre 2017 | modifié le 25 janvier 2025
Par Aude Rambaud
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La photothérapie chez le nourrisson est indiquée en cas d’ictère, c’est-à-dire d’accumulation de la bilirubine dans les jours qui suivent la naissance. Le foie immature de l’enfant, en particulier chez les prématurés, ne parvient pas à éliminer cette molécule faisant naturellement partie du cycle de vie des globules rouges, mais toxique pour le cerveau à haute dose. Cela se manifeste par un teint et des yeux jaunes, et des urines foncées. Selon le taux de bilirubine, le médecin peut décider de mettre l’enfant sous photothérapie pour éviter un risque de perte auditive et de lésions cérébrales. Sous l’effet de la lumière bleue, la bilirubine est transformée en un dérivé directement éliminé par les urines et les selles sans passer par le foie. Pour cela, l’enfant est placé dans un appareil de photothérapie biface, sorte de tunnel permettant un rayonnement au-dessus et au-dessous du corps, ou dans un berceau situé sous un appareil de photothérapie uniface. Ces appareils sont munis de tubes fluorescents ou LED diffusant de la lumière bleue (420-490 nm) et totalement dénuée d’ultraviolets. L’enfant est à environ 35-40 cm de la source lumineuse et allongé nu pour exposer le maximum de surface corporelle à la lumière. Seuls les yeux sont protégés par des lunettes souples opaques pour éviter toute atteinte de la rétine. Il existe également un système de fibres optiques qui peuvent être placées directement au contact de la peau pour éviter à l’enfant d’être nu ou séparé de sa mère, notamment pour les prématurés, mais la zone corporelle exposée est alors restreinte. La photothérapie peut se dérouler en continu sur 24 heures, voire plus pour les cas sévères, avec une interruption toutes les trois heures pour nourrir l’enfant, éviter tout risque de déshydratation et effectuer les soins nécessaires. Elle peut également s’effectuer en discontinu, sur six heures avec interruption momentanée au bout de trois heures. Le protocole dépend du taux initial de bilirubine et de sa vitesse de dégradation. La température de l’enfant doit être surveillée en raison d’un risque d’hyperthermie.

Sources : Centre national de référence en hémobiologie périnatale ; Société française de Pédiatrie ; « Ictère à bilirubine non conjuguée du nouveau-né de 35 semaines et plus : du dépistage au suivi après sortie de la maternité. Recommandations pour la pratique clinique », A. Cortey et al, Archives de Pédiatrie, 2017.

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