Rétrocession : groupement, ordre et syndicats donnent leur avis

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Rétrocession : groupement, ordre et syndicats donnent leur avis

Publié le 21 novembre 2017
Par Laurent Lefort
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«  La rétrocession ? Je ne suis ni pour ni contre, je dis juste que c’est un danger pour la profession », a lancé Lucien Bennatan, président de Pharmacie Référence Groupe, lors d’une table ronde sur les « nouveaux défis de la profession » organisée dans le cadre du congrès annuel des adhérents du groupement qui s’est déroulé à Antibes (Alpes-Maritimes) du 09 au 11 novembre 2017.
«  Respectons la loi, ne nous retranchons pas derrière le " pas vu, pas pris ". C’est affaiblir les syndicats que de jouer avec la rétrocession », a lancé le président à son auditoire. Non sans solliciter l’avis de Carine Wolf-Thal, également présente à la table-ronde. La présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens en a profité pour insister sur l’aspect sécuritaire. « Ce qui me préoccupe, c’est la sécurité de la chaîne du médicament. A l’heure où l’on déploie une énergie colossale pour mettre en place la directive sur la sérialisation qui entrera en vigueur en février 2019, l’Ordre fait et fera tout pour assurer la sécurité et la traçabilité de la chaîne. Voyez ce qui s’est passé avec Levothyrox. Si nous n’avions pas eu une chaîne parfaitement sécurisée, ce n’était plus une crise de communication, mais une véritable crise sanitaire. Souvenez-vous que nous sommes intervenus pour empêcher des échanges sur Le Bon coin ! ». 

Sur le volet purement économique, Gilles Bonnefond, président de l’USPO rappelle qu’il existe « des structures faites pour acheter. La rétrocession est un pis aller, mais ne peut être une stratégie ». Pour ce responsable de syndicat, l’une des solutions consiste à « rétablir le rapport de force entre l’acheteur (le pharmacien) et le producteur (l’industrie). » Quant à Philippe Gaertner, président de la FSPF, il considère que si les pharmaciens utilisent la rétrocession, c’est parce que les conditions économiques actuelles ne leur permettent pas de faire autrement. « Je n’engagerai pas ce combat contre la rétrocession avant que la réalité du terrain ne soit modifiée », conclut-il. 

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